La pénurie sur le marché des céréales n'est pas encore terminée. La perte d’approvisionnement en provenance d’Ukraine signifie que les acheteurs recherchent d’autres fournisseurs. L’Europe constitue une alternative sérieuse pour de plus en plus d’importateurs. En outre, la pénurie entraîne des prix alimentaires élevés et, pire encore, d’éventuelles pénuries. Pour atténuer ce problème et garantir que les céréales ukrainiennes parviennent toujours sur le marché mondial, le président américain Biden a proposé un plan de silos temporaires à la frontière.
Sur le Matif, les prix du blé ont évolué essentiellement latéralement. Le contrat de septembre a subi une légère correction en baisse de 2,25 € pour atteindre un cours de clôture de 392,25 € la tonne. La cotation du blé à la CBoT fait un pas en avant vers la baisse. Les contrats de blé à Chicago ont chuté d'un peu moins de 2 % par rapport à la veille.
Le marché du blé reste tendu. Il existe un consensus parmi les experts à ce sujet. Cela constitue une base solide pour le marché des céréales. Une inflation élevée – et ses conséquences sur la croissance économique mondiale – rend les investisseurs nerveux. Cet effet est déjà perceptible sur les bourses et sur certains marchés de matières premières. Les marchés céréaliers ne sont probablement pas non plus à l’abri de cette situation, selon certains analystes. Le taux de change relativement élevé du dollar désavantage également les exportations américaines. Ces inquiétudes ont prévalu parmi les traders lors de la dernière séance de bourse de la CBoT, selon certains experts.
Transport
Pour atténuer la pénurie sur le marché céréalier, le président américain Joe Biden a annoncé hier vouloir construire des silos temporaires le long de la frontière avec l'Ukraine. En raison du blocus des ports de la mer Noire, 20 millions de tonnes de céréales se trouvent en Ukraine et ne peuvent pas quitter le pays. La Maison Blanche travaille sur un plan visant à acheminer les céréales d'Ukraine par chemin de fer. Étant donné que les trains circulent sur un écartement des voies différent en Ukraine et dans l'UE, les trains doivent être transbordés à la frontière. "Je travaille en étroite collaboration avec nos partenaires européens pour mettre 20 millions de tonnes de céréales sur le marché ukrainien afin de faire baisser les prix des denrées alimentaires", a déclaré Biden hier lors d'une convention à Philadelphie. Sa solution est de construire à court terme le silo temporaire à la frontière de l’Ukraine et de la Pologne. De là, les céréales peuvent être chargées dans des wagons européens pour les acheminer vers les ports et ainsi atteindre le marché mondial.
Compétition
Les analystes s'attendent à ce que les problèmes liés aux exportations de céréales ukrainiennes perdurent pendant quelques années. Diverses sources parlent d'au moins trois saisons. Les pays qui dépendent en partie des céréales ukrainiennes recherchent donc avec impatience d’autres fournisseurs. Pour les acheteurs asiatiques, l’Australie est un choix logique en raison de sa situation géographique. En outre, l’Australie a également réalisé une récolte record la saison dernière. Les perspectives de rendement pour la nouvelle récolte sont également bonnes. Cependant, il existe une limite à la quantité de blé que les ports australiens peuvent traiter. Selon une source, les silos à grains affichent déjà complet jusqu'en septembre. C'est pourquoi les acheteurs asiatiques se tournent vers la France et la Roumanie. Le prix du blé français et roumain, y compris les frais de transport vers l'Indonésie pour une livraison en août, est déjà proche, voire inférieur, du prix du blé australien.