Les cotations du blé sur le Matif évoluent principalement latéralement, tandis que la CBoT a affiché une légère correction à la baisse cette semaine. Cet effet sur la bourse de Chicago est en partie dû au début de la récolte du blé d'hiver dans le sud des États-Unis. En outre, l’exportation de céréales d’Ukraine reste une patate chaude et est continuellement reportée.
Le contrat de septembre sur le Matif est resté quasiment identique et s'est clôturé à 392,75 € la tonne. Soit 0,50 € de moins que la veille. Les contrats de décembre et mars sont restés les mêmes à respectivement 386,75 € et 383 € la tonne. Le contrat de mai a clôturé en baisse de 0,25 € à 381,75 € la tonne. Sur le CboT, la correction prudente du cours du blé amorcée en début de semaine s'est encore stabilisée. Lors de la dernière séance de bourse, les contrats ont clôturé en légère baisse.
La récolte du blé d'hiver commence dans le sud des États-Unis. L'arrivée de la nouvelle récolte sur le marché pourrait exercer une pression sur les prix sur les marchés à terme. Cet effet est désormais également quelque peu visible sur la CBoT. La sécheresse que connaissent les États du sud des Prairies a un effet positif sur les récoltes. Plusieurs experts parlent d'un temps sec favorable à la récolte. Le manque de précipitations en début de saison entraîne de faibles rendements à l'hectare. Des chiffres fiables ne sont pas encore disponibles. Plusieurs analystes s'attendent à ce que la baisse des prix du blé soit de courte durée. Aujourd’hui, la disponibilité de la nouvelle récolte exerce une pression sur le marché, mais si les prévisions de rendement peuvent être étayées par le rendement réel, cet état d’esprit peut rapidement changer.
L’accord sur la mer Noire est loin
Les exportations de céréales de l’Ukraine restent un autre facteur déterminant sur le marché du blé. Hier, l'ambassadeur de Russie auprès de l'ONU a réitéré que la Russie avait offert un passage sûr aux navires transportant des céréales en provenance d'Ukraine. Cependant, la Russie ne se sent pas responsable de la mise en place de corridors comme le propose la Turquie. L’Ukraine hésite à retirer les mines situées devant les ports. Les experts militaires ukrainiens craignent que cela ouvre la voie non seulement aux navires transportant des céréales, mais également à la flotte russe de la mer Noire. Le ministre turc des Affaires étrangères a donc fait hier une proposition différente. L'emplacement des mines est connu, selon le ministre. Il a proposé que les cargos escortés par la marine ukrainienne puissent contourner les mines.
Plusieurs experts doutent des chances de succès de ce plan. Tout d’abord, la proposition a reçu peu de soutien de la part de l’Ukraine. La deuxième grande question est de savoir si les armateurs et les assureurs osent envoyer leurs navires à travers un champ de mines dans une zone de guerre. La Turquie, qui entretient de bonnes relations avec Kiev et Moscou, tente de jouer un rôle de premier plan dans la reprise des exportations via la mer Noire. Les Russes continuent de soutenir que la crise alimentaire actuelle n’a pas été provoquée par la Russie mais par les sanctions occidentales. La Russie peut donc exporter moins de céréales.