Bonnes et mauvaises nouvelles alternaient sur le marché des céréales. Une attaque russe contre un port ukrainien a alimenté les inquiétudes concernant un marché céréalier tendu et fait grimper les prix du blé. En revanche, les conditions météorologiques favorables à la récolte du blé aux États-Unis et dans l'UE ont de nouveau exercé une pression sur les prix sur le marché des céréales.
Le marché du blé a présenté un tableau mitigé lors de la dernière séance de bourse, tant sur le Matif que sur la CBoT. Les pertes de mardi ont été initialement récupérées pendant les heures de négociation. Cependant, peu avant la fermeture des marchés boursiers, la tendance à la baisse a repris. Le Matif a clôturé à 370,50 € la tonne, soit 2 € de moins qu'un jour plus tôt. Le CBoT a clôturé à 9.76,50 $ le boisseau (environ 342 € la tonne). C'est 0,1% au-dessus du cours de clôture de la veille. Compte tenu de l'optimisme au cours de la journée de négociation, plusieurs traders qualifient le cours de clôture final de décevant.
La Russie a mené mercredi une attaque contre le port ukrainien de Mykolaïv. L'attaque à la roquette a endommagé au moins deux silos à grains et un terminal d'huile végétale. On ne sait toujours pas quelle est l’ampleur des dégâts ni si et quand les installations pourront à nouveau fonctionner. Le port de Mykolaïv est le deuxième plus grand port d'exportation de céréales d'Ukraine. L’attaque russe a ainsi alimenté les craintes de pénurie sur le marché céréalier international.
Le commerce des céréales doit continuer
Les céréales et les engrais ne sont pas concernés par l'embargo commercial occidental contre la Russie, a souligné le secrétaire d'État américain à l'Économie Ramin Toloui. Les pays qui ont des difficultés à importer ces produits de Russie peuvent demander de l'aide aux États-Unis, a annoncé hier Toloui. Il a en outre indiqué qu'il était positif quant à la tentative de l'ONU et aux efforts de la Turquie en tant que médiateur pour établir un corridor afin que les exportations de céréales de l'Ukraine puissent redémarrer.
Selon les prévisions de rendement, la Russie se dirige vers une récolte record, mais les exportations de céréales sont tout sauf fluides, selon les analystes. Le taux de change du rouble a de nouveau fortement augmenté ces dernières semaines et les taxes élevées à l'exportation ont rendu les céréales russes moins intéressantes pour les acheteurs étrangers. À cela s’ajoutent des problèmes logistiques. Les compagnies maritimes sont très prudentes lorsqu’elles contractent des obligations avec des compagnies russes. C'est en partie pour cette raison qu'il est difficile pour les négociants en céréales et les agriculteurs russes de conclure des accords de vente anticipés pendant et peu après la récolte. Le manque d’opportunités de vente constitue un obstacle majeur au démarrage de l’exportation des céréales issues de la nouvelle récolte.
La météo joue actuellement un rôle important sur le marché des céréales. En raison de la sécheresse dans les grandes régions de blé américaines et européennes et du froid dans les régions américaines de maïs et de soja, les prix des céréales ont connu une prime climatique significative. Avec le changement climatique dans le Midwest, où les températures augmentent et où les conditions sont favorables à la récolte du blé, les prix des céréales baissent.