Le cours du sucre a fait un pas en avant significatif et a enregistré lundi dernier le prix le plus élevé depuis dix ans. La sécheresse, les réserves limitées de sucre dans les pays importateurs et la hausse des coûts en sont la cause. La cotation baisse désormais légèrement, mais reste stable au-dessus de 600 € la tonne de sucre.
Depuis l’été 2020, le prix du sucre sur la Liffe augmente lentement mais sûrement, mais depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le prix du sucre est plus instable que jamais. Des sommets importants ont été atteints, comme l'été dernier, à la mi-juillet, où le cours du sucre dépassait à peine la limite des 600 €, avant de retomber à 500 € la tonne. Ces derniers temps, la cotation semblait finalement se dérouler dans des eaux plus calmes, mais cela s'est avéré être le calme avant la tempête. Début septembre, la cotation était encore de 570 € et en quelques jours elle a fortement augmenté. Plusieurs facteurs influencent la cotation et ont conduit à atteindre le point culminant de 12 € la tonne de sucre le 614 septembre. Ce jour-là, le prix a considérablement fluctué et hier 14 septembre, il a clôturé à 604,80 € pour le contrat de septembre.
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Approvisionnements réduits en sucre et sécheresse
Les hausses et baisses significatives sur le marché à terme sont souvent le résultat de décisions ou d'actualités majeures, mais le marché du sucre est désormais poussé à la hausse pour plusieurs raisons. En particulier, le resserrement de l'offre de sucre dans divers pays importateurs fait grimper les prix, rapportent les négociants en sucre à l'agence de presse Reuters. En Inde, les exportations de sucre semblent avoir du mal à démarrer, car il n'existe pas encore de directives pour la nouvelle saison d'exportation, qui débute le 1er octobre. La décision est désormais prise et le gouvernement indien a officiellement décidé cette semaine que 5 millions de tonnes de sucre pourraient d'abord être exportées et éventuellement 3 ou 5 millions de tonnes supplémentaires plus tard au cours de la nouvelle campagne. Des contrats peuvent donc être signés pour que les exportations puissent démarrer dès la nouvelle saison. On s'attend à ce que le plus grand producteur de sucre au monde obtienne un rendement record en sucre cette saison, mais avec des quantités minimes sur le marché mondial.
Et tandis que les raffineries de sucre en Inde démarrent, de nombreuses sucreries en Europe continuent également de fonctionner. Mardi 13 septembre dernier, les usines de la Cosun Beet Company ont redémarré et les premières betteraves sucrières sont également en cours de transformation en Allemagne, en France et en Pologne. Tous les producteurs de sucre étudient désormais les options permettant de réduire leurs coûts énergétiques. Cela fait également augmenter à nouveau le prix du sucre. À cela s’ajoutent des inquiétudes concernant la production sucrière européenne, même si les rapports sont parfois diamétralement opposés. Par exemple, malgré la sécheresse, les rendements en Europe occidentale ne sont pas décevants partout et le pourcentage de sucre est supérieur à la moyenne en raison des nombreuses heures d'ensoleillement. Aux Pays-Bas, Cosun Beet Company a indiqué que la production de sucre est estimée à 6 % supérieure à la moyenne quinquennale. C'est également le cas en France, où le ministère français de l'Agriculture a annoncé le 13 septembre que la récolte 2022 contiendra environ 33,33 millions de tonnes. Ce chiffre est juste au-dessus de la moyenne quinquennale. Ce sont et restent des estimations et les rendements varient considérablement selon les zones. De plus, tout reste à récolter et les campagnes betteravières ne font que commencer.
Plusieurs sucreries européennes ont déjà augmenté leurs paiements pendant la saison de croissance. Certains même plusieurs fois. Nordzucker Pologne a également augmenté le prix de 6 € par tonne. Les producteurs de betteraves polonais arrivent désormais au prix de 40 euros la tonne de betterave sucrière.
Inscription en baisse attendue
Le prix a désormais légèrement baissé mais reste toujours au-dessus de la limite des 600 €. Toutefois, les derniers rapports semblent mettre la pression sur la cotation. Par exemple, le Brésil, deuxième producteur mondial de sucre, a de nouveau réduit sa taxe sur les carburants. En conséquence, les marges bénéficiaires du bioéthanol diminuent, ce qui conduit les transformateurs de canne à sucre à éviter les biocarburants et à se concentrer davantage sur la production de sucre. Par ailleurs, les derniers chiffres montrent que la production brésilienne de sucre a déjà augmenté de 5,7% au cours de la seconde quinzaine d'août. De plus, les contrats d’exportation depuis l’Inde peuvent enfin être signés, ce qui élimine également les pressions et les inquiétudes.