Le marché du blé est de mauvaise humeur. Une bonne récolte en Australie et la concurrence du blé de la région de la mer Noire exercent une pression sur les prix. Les cours sur les bourses américaines et européennes explorent leur plancher et les avis des experts sont partagés quant à savoir si le point le plus bas provisoire a été atteint ou si les prix vont encore baisser.
Les prix du blé ont été soumis à une forte pression lors de la dernière séance de bourse. Le contrat de décembre a rapporté 7,25 € sur le Matif pour clôturer à 313,25 € la tonne. C'est le plus bas depuis fin février. Le contrat le plus négocié actuellement est le contrat de mars, qui a clôturé en baisse de 3,75 € à 304 € la tonne. Sur le CBoT, le prix contractuel de mars a chuté de 3 % par rapport au prix de clôture du week-end de 7,39 $ le boisseau. Le contrat de décembre a même clôturé à 7,15½ $ le boisseau, le prix le plus bas depuis treize mois. Pour le maïs et le soja, les pertes se sont limitées respectivement à 1,2 % et 0,1 %.
Les exportateurs des États-Unis et de l’Union européenne sont actuellement confrontés à une forte concurrence de la part de blé relativement bon marché en provenance de la région de la mer Noire. Selon plusieurs analystes, c'est une raison importante de l'ambiance négative qui règne sur les bourses de Paris et de Chicago. La Russie dispose d’une importante récolte de blé, ce qui exerce une pression sur le marché. Selon l'agence de marché Sovecon, les agriculteurs russes ont battu 105,3 millions de tonnes de blé pour un rendement moyen de 3,60 tonnes par hectare. À titre de comparaison, la récolte de blé de la saison dernière s'est élevée à 79 millions de tonnes avec un rendement de 2,84 tonnes par hectare. Hier, on a appris qu'une importante récolte de céréales était également attendue en Australie. Les dégâts causés par les inondations dans les provinces du sud-est semblent moindres que prévu, selon le Bureau australien des statistiques Abares. Certains experts notent qu'Abares ne fait aucune déclaration sur la qualité. En raison de la pluie pendant la maturation, il faudra peut-être déposer davantage de blé dans l'aliment. Les exportations modérées aux États-Unis indiquent ours un élan supplémentaire sur le marché. Le marché européen en est quelque peu affecté, selon certains experts, même si les exportations européennes sont en avance sur l'année dernière.
Émotion
D’ailleurs, ce n’est pas seulement le cours du blé qui a été durement touché. Les marchés pétroliers et boursiers étaient également sous pression. La vague de ventes sur le marché des céréales n’est pas entièrement isolée. La grande question qui préoccupe les analystes est de savoir si le marché des céréales a atteint son plus bas niveau ou si le déclin va se poursuivre. Une récolte abondante en Australie, mais aussi de bonnes prévisions de récolte, alimentent les ours sur le marché. En revanche, la récolte de blé en Argentine est décevante et le blé d'hiver démarre mal, dans les deux cas à cause de la sécheresse. Toutefois, un prix n’est pas déterminé uniquement par l’offre et la demande. L’émotion joue également un rôle et est difficile à saisir dans les prédictions, selon certains analystes.
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