Le marché du blé continue de surprendre

Le cours du blé au Matif est toujours en territoire négatif après la forte baisse de vendredi dernier. Au moment de la rédaction de cet article, les prix des contrats de mars et mai s'élèvent à 277,50 € la tonne. Sur la CboT, les contrats de blé sont en baisse de plus de 1% par rapport au cours de clôture du week-end.

L'approvisionnement en céréales de la région de la mer Noire continue de jouer un rôle prédominant, notamment sur le marché du blé. Vendredi, les présidents russe Poutine et turc Erdogan ont discuté, entre autres, de la prolongation de l'accord sur les céréales et des exportations russes d'engrais. Les acteurs du marché céréalier y ont vu le signe que la prolongation de l’accord pourrait être un pas de plus. L'effet de cette situation a été clairement perceptible sur le marché du blé, compte tenu de la forte baisse des prix.

La Chine montre deux visages
La Chine, quant à elle, tente de se positionner comme un nouveau médiateur dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie. La Chine a présenté la semaine dernière un plan de paix pour l’Ukraine et la Russie. Cependant, ce projet n’a pas été bien accueilli par l’Ukraine, en partie parce que le pays n’a pas participé à son élaboration. Le plan de paix chinois n’a également reçu que peu de soutien de la part de l’Europe et des États-Unis. Ils y voient principalement une répétition de mouvements et une opportunité pour la Chine de se présenter comme une puissance neutre. Auparavant, la Chine avait fait la une des journaux au sujet de prétendues livraisons d’armes à la Russie. Le rôle ambivalent que joue la Chine inquiète certains analystes. D'un autre côté, il est vrai que la Chine, en tant que partenaire commercial le plus important de la Russie, pèse certainement le poids nécessaire lorsqu'il s'agit, par exemple, de prolonger l'accord sur les céréales. En tant qu’importateur net de céréales, la Chine a intérêt à maintenir ouverts les ports ukrainiens et pourrait ainsi donner à la Russie un coup de pouce dans la bonne direction pour prolonger l’accord.

Dans le même temps, l’exportation de céréales ukrainiennes reste difficile. Les derniers chiffres du ministère ukrainien de l'Agriculture montrent que 31,8 millions de tonnes de céréales ont été exportées jusqu'à présent cette saison. Cela signifie que les exportations sont en retard de 27 % par rapport à la saison dernière. Jusqu'à présent cette saison, 11,2 millions de tonnes de blé, 18 millions de tonnes de maïs et 2 millions de tonnes d'orge ont été expédiées. Les cultures d'hiver pour la récolte à venir ont traversé en toute sécurité la partie la plus froide de l'hiver, écrit le Service météorologique ukrainien. En raison de son climat continental, l’Ukraine est sensible aux hivers froids, aux printemps secs et aux chaleurs extrêmes en été. Quoi qu’il en soit, la première phase, l’hiver froid, n’a pas posé de problèmes majeurs.

Gelée tardive en Inde
En Inde, des gelées tardives ont causé des problèmes au colza. Les plantes étaient bien développées et commençaient à développer les hameçons. Mais le gel de la mi-janvier a mis fin aux bonnes attentes de rendement. Une superficie record de colza a été semée cette année, soit 9,8 millions d'hectares, ce qui, selon les estimations du gouvernement, donnerait lieu à une récolte de 12,8 millions de tonnes. L'association pour la transformation des graines oléagineuses prévoit que malgré l'expansion des superficies de plus de 7%, le rendement du colza cette saison pourrait rester le même que celui de la saison précédente, à plus de 10 millions de tonnes.