L'Inde tient carte au coffre sur le marché du blé

Le contrat de mars sur le Matif a clôturé hier à 274,25 € la tonne, en hausse de 2,75 € par rapport à la veille. Le contrat de mai – sur lequel se font la plupart des échanges – s'élevait à 275,50 € la tonne. Les cotations du blé étaient également en hausse sur la CBoT. Le contrat de mars a clôturé en hausse de 0,6 % à 7.01¼ $ le boisseau. Cela signifie que tous les contrats sur le CBoT sont à nouveau répertoriés au-dessus de la limite de 7 $. Le soja a gagné 1 % lors de la dernière séance de bourse à 15.19 $¾ le boisseau. Le maïs en a perdu un peu à la bourse de Chicago, clôturant en baisse de 0,4 % à 6.37 ¾ $ le boisseau. Ce qui frappe également sur les marchés à terme, c'est l'écart relativement faible entre le dernier contrat de blé de l'ancienne récolte et le premier de la nouvelle récolte. Sur le Matif, il n'y a désormais que 5 € entre les deux.

L’incertitude quant à la prolongation de l’accord céréalier reste l’un des principaux facteurs d’incertitude qui pèsent sur le marché du blé. Au début de cette semaine, les acteurs du marché semblaient supposer que l'accord serait prolongé sans problèmes majeurs. Après les déclarations des ministres des Affaires étrangères russe et américain hier (jeudi 2 mars), les acteurs du marché sont moins sûrs de ce point. D’une certaine manière, la situation actuelle rappelle celle de novembre dernier. Même alors, l’accord a dû être prolongé et la Russie a émis quelques objections. Finalement, Poutine a signé à temps, sans changements majeurs à l’accord. Reste à savoir si cela se produira cette fois-ci.

Autres marchés
Pendant ce temps, les exportateurs russes de céréales ne restent pas les bras croisés et recherchent des acheteurs. Selon diverses sources, l'Iran aurait obtenu du blé russe dans le cadre d'un appel d'offres. Les deux pays sont confrontés à de fortes sanctions de la part de l’Occident et se retrouvent poussés encore plus dans les bras l’un de l’autre. L’Iran fournit des armes à la Russie en échange de blé, semble-t-il.

La nouvelle annoncée hier selon laquelle l’Inde reconstituerait ses stocks d’intervention se répercute également sur le marché. Depuis la guerre, l’Inde est un acheteur majeur de pétrole russe (à des prix attractifs) et pourrait bien mettre en place un commerce similaire avec le blé. La Russie met peut-être le blé en vente, mais des pays comme l’Inde et la Chine hésitent à mordre à l’hameçon et tentent de tirer le meilleur parti de la position difficile dans laquelle Poutine s’est lui-même retrouvé ; sans dénoncer publiquement le Kremlin.

Réduction des prévisions de rendement
Le marché du soja a de nouveau reçu le soutien des rapports en provenance d'Amérique du Sud lors de la dernière séance de bourse. Fondamentalement, peu de choses ont changé. Le Brésil s'attend à une bonne récolte, mais connaît quelques revers en raison des pluies pendant la récolte, tandis que les agriculteurs plus au sud, en Argentine, réclament des pluies abondantes. La bourse des céréales de Buenos Aires a encore abaissé hier les prévisions de rendement pour la récolte de soja argentine à 33,5 millions de tonnes. Au début de cette campagne, la bourse prévoyait une récolte de 48 millions de tonnes. Selon la Bourse de Buenos Aires, 62 % de la superficie cultivée en soja connaît un temps chaud et sec. Si tout se passe bien, la récolte de soja de cette saison se rapprochera de la récolte historiquement médiocre de la saison 2007/08, où 32 millions de tonnes avaient été récoltées.