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Analyse Grains et matières premières

Le patron de l'ONU se rend personnellement à Kiev pour un accord sur les céréales

8 mars 2023 - Jurphaas Lugtenburg

Le marché des céréales envoie des signaux contradictoires. Le prix du blé à Paris est sous pression, tandis que le prix à Chicago affiche une reprise prudente. La prolongation de l'accord céréalier reste la grande incertitude à laquelle s'ajoute aujourd'hui un nouveau chapitre avec le départ du patron de l'ONU pour Kiev. De plus, les acteurs du marché attendent avec impatience le rapport Wasde qui sera publié ce soir, heure néerlandaise.

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Le contrat de mai sur le Matif a encore pris un petit recul hier et a clôturé à 270 € la tonne. Sur la CBoT, le contrat de blé de mai a clôturé en hausse de 0,4% à 6.98 $ le boisseau. Le maïs et le soja ont baissé respectivement de 0,4% et 1% à la bourse de Chicago.

Selon les analystes, les acteurs du marché des céréales adoptent une approche prudente à l'égard du rapport Wasde de l'USDA, qui sera publié ce soir, heure néerlandaise. Les chiffres de la récolte de soja en Amérique du Sud notamment sont très attendus. La sécheresse a fait des ravages en Argentine, incitant les analystes à s'attendre à une nouvelle réduction des prévisions de rendement dans l'édition de mars du rapport Wasde. La grande question est de savoir si une plus grande récolte de soja au Brésil compensera la dépréciation en Argentine. Les experts attribuent en grande partie la baisse des prix du soja sur la CBoT lors de la dernière séance de bourse aux spéculateurs qui ont pris leurs bénéfices après la hausse du marché en début de semaine.

Sur le marché du blé, la prolongation de l'accord céréalier pour la région de la mer Noire, qui expire le 19 mars, reste centrale. Aujourd'hui, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est rendu à Kiev pour discuter de la prolongation de l'accord avec le président ukrainien Zelensky. Zelensky souhaite étendre l’accord actuel selon lequel les céréales et autres produits agricoles peuvent être exportés depuis trois ports ukrainiens avec des ports supplémentaires. La Russie ne semble pas s’y intéresser. Le Kremlin estime que dans le cadre de l’accord actuel, son propre secteur agricole souffre trop des sanctions occidentales. Il n'existe pas de sanctions directes contre les exportations russes de produits agricoles et d'engrais, mais les exportations connaissent un ralentissement en raison de restrictions dans des domaines tels que les transactions de paiement, les assurances et la logistique, selon la Russie.

Tendance à la baisse
Selon les analystes, les acteurs du marché du blé estiment plus ou moins que, malgré les objections de la Russie, la prolongation de l'accord sur les céréales n'est qu'une formalité. La prime de risque dans les cotations du blé est en train de disparaître, affirment plusieurs experts. L’offre abondante de blé bon marché en provenance de Russie et d’Ukraine, mais aussi d’Australie, crée une dynamique négative sur le marché du blé.

Divers indicateurs de la analyse technique indiquent qu’une nouvelle baisse du marché est probable. Le stochastique est à 6, ce qui indique que la dynamique baissière du marché est forte. Le prix actuel du blé est également bien inférieur à la moyenne mobile sur cinquante jours, autre signe d’un marché baissier. A noter également que le marché teste depuis plusieurs jours le niveau des 270€. Cela rend plus probable une percée (à court terme). Le prochain niveau de support se situera autour de 260 ou 265 dollars.

Les experts qui fondent leurs prévisions de prix sur une analyse fondamentale voient généralement le marché légèrement différemment des analystes techniques. Ils soulignent principalement le manque d’impulsions pour réellement orienter le marché. Les céréales d’hiver en Europe arrivent généralement au printemps en bon état. Les travaux de printemps ont également commencé plus tôt que d'habitude. En revanche, le blé d'hiver souffre de la sécheresse, comme l'a confirmé encore cette semaine l'USDA. Mais nous sommes encore trop tôt dans la saison pour faire des déclarations définitives sur la récolte à venir. Du côté de la demande également, le marché ne suit pas tout à fait les schémas habituels. Les stocks détenus par les grands clients d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient sont relativement réduits. Dans un marché en baisse, les achats sont reportés. Un stock national trop faible crée de l’incertitude, ce qui fait normalement monter les prix. Il est difficile d’estimer où se situera ce tournant, selon les analystes.

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