Les armateurs font le tri avant la fin de l'accord sur les céréales

Le contrat blé de septembre sur le Matif a clôturé hier 3 € plus à 232,25 € la tonne. Sur le CBoT, le blé s'échangeait à 6.49½ dollars le boisseau, en hausse de 2,1 % par rapport à la veille. Le maïs est resté pratiquement inchangé avec un léger gain de 0,2 % pour clôturer à 5.71 ¾ $ le boisseau. Le soja a également profité de l'élan haussier de la dernière séance de bourse, gagnant 0,8 % à 15.20 ½ $ le boisseau.

La prolongation ou non de l’accord céréalier de la mer Noire constitue peut-être la plus grande incertitude sur le marché céréalier à court terme. Selon plusieurs analystes, la probabilité que le Kremlin accepte une prolongation de l'accord n'est pas élevée, mais Poutine a plus souvent surpris le marché et les experts n'osent pas mettre la main au feu pour l'une ou l'autre option. Ce que nous pouvons dire, c’est que le sommet de l’OTAN qui a débuté hier à Vilnius tend encore davantage les relations entre l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord et la Russie. La Suède – qui recherche la neutralité depuis les guerres napoléoniennes – rejoindra très probablement l’alliance après la fin de la résistance turque à l’adhésion. Il semble également que le sommet (qui se poursuit aujourd’hui) prendra des engagements envers l’Ukraine concernant son adhésion, une fois la guerre avec la Russie terminée, et un soutien militaire supplémentaire. Exactement le contraire de ce que Poutine voulait réaliser avec sa guerre en Ukraine.

Réponse russe
Une réponse russe était donc inévitable. Hier, le Kremlin a mené plusieurs attaques de missiles et de drones contre des villes ukrainiennes. Le plus marquant pour le marché des céréales est l’attaque d’Odessa. Le port d'Odessa est couvert par l'accord céréalier actuel et plusieurs sources qualifient l'attaque de violation de l'accord céréalier car les installations portuaires ont également été touchées. Toutefois, le marché des céréales a réagi avec tiédeur. Cela s'explique en grande partie par le fait que les armateurs ont perdu confiance dans l'accord depuis un certain temps et que pratiquement aucun navire n'a été immatriculé ces dernières semaines.

La sécheresse n’est pas un problème uniquement en Amérique du Nord
Outre les problèmes dans la région de la mer Noire, les prévisions de rendement créent également une ambiance sur le marché. Le ministère français de l'Agriculture a publié hier les premières prévisions de récolte de blé tendre. Le ministère s'attend à un rendement de 35 millions de tonnes. C'est 4% de plus que la saison dernière, mais les prévisions du ministère restent inférieures aux attentes avancées par les différentes agences commerciales. Aux États-Unis, le commerce reste impressionné par la note inférieure accordée au blé de printemps par l'USDA. Selon les experts, il y a eu pas mal de précipitations dans le nord des Prairies, mais cela ne se reflète pas dans l'état du blé de printemps dans le rapport sur l'évolution des récoltes du début de cette semaine. En fait, la situation s'est détériorée.

Les conditions de croissance modérées ne sont pas exclusives à l’Amérique du Nord. En Argentine, le blé d'hiver connaît une croissance modérée en raison du manque d'humidité, a écrit hier la Bourse des céréales de Buenos Aires. L'Inde pourrait également avoir besoin de plus de pluie selon diverses sources. C'est maintenant la saison de la mousson là-bas et il y a des averses, mais elles sont assez dispersées.