L'Ukraine optimiste quant aux routes d'exportation des céréales

Le cours de clôture du blé au Matif donne pour l'instant une image quelque peu faussée. Le contrat de septembre a clôturé hier en hausse de 4 € à 219,50 € la tonne, mais il est sur le point d'expirer. Le contrat de décembre, le plus négocié, a clôturé en hausse de 1,25 € à 238,50 € la tonne. Sur le CBoT, le contrat de blé de décembre a pris du recul pour clôturer en baisse de 1,5% à 5.99¾$ le boisseau. Le maïs a évolué essentiellement de façon latérale lors de la dernière séance de négociation, terminant en hausse de 0,1 % à 4.86¼ $ le boisseau. Le prix du soja de novembre a clôturé en baisse de 1,1 % à 13.59½ $ le boisseau.

Selon les analystes, le marché des matières premières et donc aussi celui des céréales aux Etats-Unis ont été touchés hier par les tensions diplomatiques croissantes entre la Chine et l'Amérique. La Chine a annoncé qu'elle restreindrait l'utilisation des iPhones dans les bâtiments gouvernementaux et dans les entreprises dans lesquelles l'État chinois a des intérêts. Les fonctionnaires et les employés ne sont plus autorisés à utiliser l'iPhone à des fins professionnelles. Il n’est toutefois pas surprenant que la Chine réagisse aux restrictions américaines à l’exportation sur les technologies (avancées) des semi-conducteurs. Ce qui rend les acteurs du marché des céréales un peu nerveux, c'est la façon dont les choses vont évoluer, surtout au vu de la performance économique quelque peu faible de la Chine.

Plusieurs routes
Bien entendu, sur le marché du blé, on ne peut ignorer la guerre en Ukraine. Jeudi matin, une autre attaque de drone russe sur le port d'Izmajil a fait un mort et causé des dégâts considérables à un bâtiment de stockage. L'Association ukrainienne des exportateurs de céréales espère que la capacité pourra être augmentée de 30 à 35 millions de tonnes de céréales via le port roumain de Constance, rapporte APK Inform. Il s’agit d’une estimation optimiste si l’on considère les 8 millions de tonnes exportées via cette route au premier semestre de cette année. À propos, l’Ukraine ne parie pas sur un seul cheval. Diverses sources rapportent, sur la base d'informations du ministère ukrainien des Affaires étrangères, que les exportations s'effectuent désormais également via les ports croates. Les volumes concernés ne sont pas précisés. Une autre alternative est l'exportation par chemin de fer vers la mer Baltique, mais selon les commerçants, il s'agit de l'option la plus coûteuse et n'est donc pas très populaire.

John Neal, directeur général de Lloyd's de Londres, a déclaré hier à Reuters dans une interview que des discussions étaient en cours sur l'assurance en cas de reprise de l'accord céréalier. "Sommes-nous heureux et capables de continuer à fournir une assurance au cas où un couloir pourrait être rouvert et redessiné ? La réponse à cette question est oui", a déclaré Neal à Reuters. La question de savoir si les armateurs peuvent assurer leurs navires est d'une grande importance si l'accord sur les céréales de la mer Noire est relancé d'une manière ou d'une autre.

La sécheresse s'aggrave
La sécheresse reste un problème majeur aux États-Unis. Cette semaine, l'USDA a déjà abaissé l'état du maïs et du soja en raison du manque de précipitations et si vous regardez le nouveau moniteur de sécheresse publié hier soir, heure néerlandaise, les récoltes ne s'améliorent certainement pas. Le temps sec est favorable à la récolte des céréales au Canada. Dans la province de la Saskatchewan, la moitié a été récoltée, contre un tiers dans la moyenne décennale pour cette période.