Le marché des céréales n'a pas commencé la nouvelle semaine avec des changements majeurs. Au moment de la rédaction de cet article, avant la fermeture du marché, le Matif est en baisse de quelques dixièmes de pour cent, tandis que le blé sur la CBoT affiche une évolution similaire, mais en hausse. Pour le maïs, l’augmentation s’est jusqu’à présent limitée à quelques dixièmes de pour cent. Le soja est en plus forte hausse et est désormais supérieur de plus de 1% par rapport au cours de clôture de vendredi dernier.
La croissance des superficies consacrées au blé d'hiver dans l'hémisphère Nord reste limitée. C’est ce qu’attend l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La baisse des prix du blé réduit l’intérêt des agriculteurs pour cette culture. Pour l'Amérique du Sud, la FAO prévoit une diminution des superficies cultivées en maïs en Argentine et au Brésil. La FAO indique que les agriculteurs brésiliens sèment environ 5 % de maïs en moins et optent plutôt pour le soja. Aucun pourcentage n’est mentionné pour l’Argentine, mais une tendance similaire y est attendue.
Tout ou rien
Le juste milieu manque au Brésil. Soit le climat est trop humide, soit il est trop sec pour la culture du soja et du maïs. Dans le sud du Brésil, la pluie n'a pas été trop forte le week-end dernier, mais cela ne signifie pas que les producteurs peuvent entrer dans les champs. Le sol est tellement saturé qu’il faudra un certain temps avant que les terres soient aménagées. En fait, une partie du soja semé devra probablement être ressemé car il s’est noyé. La partie sèche de l’est du Brésil a connu des averses ces derniers jours. Les sources locales ne sont pas très positives à ce sujet. Toute la pluie est un bonus, mais cela ne suffit pas à faire une brèche dans un paquet de beurre.
L’Inde souhaite prolonger de cinq ans son programme alimentaire actuel, qui fournit gratuitement des céréales destinées à la consommation humaine. Le Premier ministre indien Modi l’a dit. Le gouvernement indien souhaite ainsi protéger les consommateurs contre la hausse des prix des céréales. Il y aura des élections l’année prochaine et cette décision ne peut être considérée entièrement séparément de celle-ci. La politique intérieure restera très probablement sans conséquences sur le marché international. Afin de pouvoir acheter suffisamment de céréales en dessous de la valeur seuil, des restrictions à l'exportation sont inévitables. De plus, la saison de croissance en Inde ne se passe pas bien non plus. Pour la première fois depuis huit ans, la récolte de riz de cette année pourrait être inférieure à celle de l'année précédente. Les rendements les plus élevés n'ont pas non plus été obtenus en blé la saison dernière.