La « crise » des marchés financiers mondiaux a eu un impact limité sur les prix des céréales. Même si les prix du blé et du maïs ont clôturé en baisse de quelques euros, cela n'est pas proportionnel aux baisses constatées sur d'autres bourses. Le colza a été le plus touché.
Le contrat de blé de septembre sur le Matif s'est clôturé lundi 5 août au soir, à 215,75 € la tonne. C'est 4 € de moins que la clôture de vendredi et le prix le plus bas depuis près d'une semaine. Sur le CBoT de Chicago, le blé a terminé à 5,34 dollars. Une baisse de 50 centimes par rapport au prix de vendredi. Le maïs a clôturé en baisse de 45 cents à 3,86 $ le boisseau et le soja a perdu 1,5 $ à 10 $ le boisseau.
Perdant du colza
Le contrat d'octobre pour le colza du Matif a perdu lundi 18,50 euros la tonne pour s'achever à 453,75 euros la tonne. C'est le prix le plus bas depuis une semaine. Ce produit est plus sensible aux fluctuations macroéconomiques car la formation des prix est liée au marché pétrolier. Le marché à terme canadien a également été fermé en raison d'une fête nationale, laissant le Matif livré à lui-même.
Mardi 6 août, le Matif a d'abord ouvert en légère baisse sur le blé, avant de rebondir dans la matinée à un niveau de prix supérieur à 216 € la tonne. Le colza doit encore perdre quelques euros.
Inquiétudes face à la récession
Outre la dégradation des marchés financiers, le taux de change fort de l'euro et la pression russe jouent également un rôle sur le marché européen. Il existe de grandes inquiétudes concernant une récession aux États-Unis et cela inquiète également le marché céréalier. Un sentiment similaire est palpable en Europe.
Il apparaît de plus en plus clairement que la récolte de blé, notamment en France et en Allemagne, constitue un revers majeur. En France, où plus de la moitié du blé a été récolté, les commerçants attendent désormais 25 à 26 millions de tonnes de blé. Avant la récolte, cela représentait encore 30 millions de tonnes. Il s'agit de la plus petite récolte depuis les années 80 et même inférieure à la désastreuse mauvaise récolte de 2016. En Allemagne, la récolte dans le sud est en grande partie terminée, avec des rendements et une qualité décevants. Dans le nord et l'est, les récoltes sont en meilleur état et, espérons-le, les chiffres seront également meilleurs.
Qualité inférieure à la moyenne
Des averses persistantes en Allemagne et en France réduisent encore la qualité du blé. Cette situation devient de plus en plus préoccupante. Le négociant français en matières premières Soufflet Agriculture prévoit des poids moyens en hectolitres de 74 à 75 kg/hl. C'est en dessous de la norme industrielle française de 76 kg/hl. Les niveaux de protéines mesurés se situent entre 11 % et 11,5 %.
Au début des récoltes, on supposait que 65 % du blé français serait apte à la meunerie. Il est désormais clair que ce n’est pas le cas. Même à ce pourcentage, le pays s'élève à 16,9 millions de tonnes. Ce chiffre est inférieur au plus bas historique de 16,1 millions de tonnes de 2016. FranceAgriMer estime les exportations de blé de l'UE à 7,5 millions de tonnes, contre 10,2 millions de tonnes la saison dernière. Les commerçants français achètent désormais des lots de blé de meunerie et de panification en Lettonie et en Lituanie pour honorer leurs commandes. Outre la question de la qualité, les agriculteurs français sont très réticents à vendre du blé.