Les chiffres sur les rendements du blé d'Allemagne et du Canada et sur la qualité du blé en France ne pouvaient être ignorés. Le blé est en hausse à Paris comme à Chicago. Le maïs et le soja ont été légèrement plus faibles lors de la dernière séance de bourse. Les nouvelles en provenance de Chine pourraient jouer un rôle à cet égard.
Le contrat blé de septembre sur le Matif a clôturé hier en hausse de 4,75 € à 198,50 € la tonne. Sur le CBoT, le blé a augmenté de 1,2% à 5.14¼ $ le boisseau. Le maïs et le soja ont pris du recul lors de la dernière séance de bourse. Le maïs a clôturé en baisse de 0,5 % à 3.65¼ $ le boisseau. Le soja a perdu 0,9 % à 9.58½ $ le boisseau.
Les chiffres de rendement modérés de l'UE semblent désormais gagner du terrain sur le marché du blé. Le ministère allemand de l’Agriculture estime la récolte de blé 2024 à 18,8 millions de tonnes. Cela représente une baisse de 12,7 % par rapport à 2023. La cause de la récolte plus faible est due aux mauvaises conditions de la saison de croissance, caractérisée principalement par des périodes humides.
FranceAgriMer a présenté les résultats sur la qualité du blé. Le poids en hectolitre et les protéines sont décevants. 26 % du blé français a un poids en hectolitre supérieur ou égal à 76 kg/hl. La moyenne quinquennale est de 76 % égale ou supérieure à 76 kg/hl. 74 % du blé a une teneur en protéines de 11 % ou plus, contre 85 % en moyenne quinquennale. Seuls 43 % sont au-dessus de 11,5 %. La mauvaise qualité du blé s’ajoute aux rendements décevants. Selon les dernières estimations, la récolte française serait la plus faible depuis les années 80.
La récolte de blé canadienne est inférieure aux prévisions
Statistique Canada a publié hier une estimation du rendement du blé au pays. La récolte totale de blé est estimée à 34,4 millions de tonnes. C'est plus que la récolte de l'année dernière, où 32 millions de tonnes de blé avaient été battues. Toutefois, les analystes s'attendaient à une récolte de 35,1 millions de tonnes. Le blé de printemps s'élève à 25,4 millions de tonnes cette saison contre une récolte de 24,8 millions la saison dernière. Toutefois, le marché s'attendait à une récolte de blé de printemps de 26,6 millions de tonnes.
La Russie a augmenté la taxe à l'exportation sur le blé de près de 10 %, passant de 828,40 roubles à 908,50 roubles par tonne (environ 8,14 à 8,93 euros). La Russie a imposé ce prélèvement en 2021 pour atténuer les fluctuations des prix sur le marché des céréales. L’argent collecté grâce au prélèvement à l’exportation est utilisé pour subventionner les producteurs agricoles russes.
Protectionnisme
La Chine a demandé aux commerçants nationaux d’acheter moins de céréales à l’étranger. C’est ce qu’écrit l’agence de presse Bloomberg à partir de sources chinoises. Selon Pékin, il y a plus qu’assez de céréales disponibles en Chine et la demande est plus décevante que prévu. En raison d’une offre suffisante et d’une demande en retard, les prix sont sous pression. La République populaire considère cela comme une menace pour les agriculteurs locaux.
L’économie chinoise connaît une croissance inférieure à celle souhaitée par le gouvernement et l’augmentation du niveau de vie du Chinois moyen montre des signes de stabilisation. La Chine a élaboré une sorte de cadre avec des lignes directrices pour l'importation de matières premières. En gérant activement les achats, Pékin espère atténuer les conséquences des fluctuations du marché mondial pour les transformateurs et les consommateurs locaux.