Dans la série des chiffres des rendements (on dirait des quatuors), hier, c'était au tour de la Commission européenne. Elle dresse également un tableau selon lequel la récolte de 2024 sera rapidement oubliée par les producteurs. Si l’on regarde les prix sur le marché à terme, on pourrait presque penser qu’il ne se passe pas grand-chose. L'un des principaux pays acheteurs sur le marché mondial a des idées différentes à ce sujet, selon une étude de Reuters.
Le contrat blé de septembre sur le Matif a clôturé hier en hausse de 3,75 € à 202,25 € la tonne. Les prix sur la CBoT étaient également en hausse lors de la dernière séance de bourse. Le blé a été le plus gros gagnant, avec une hausse de 2,1 % à 5.25 $ le boisseau. Le maïs a ajouté 1,8 % à 6.71 $¾ le boisseau. Le soja a emboîté le pas, clôturant en hausse de 1,6 % à 9.73 $¾ le boisseau.
La Commission européenne a révisé à la baisse ses prévisions de rendement du blé pour cette campagne. Pour la campagne 2024/25, la Commission s'attend désormais à une récolte de 116,1 millions de tonnes de blé tendre. Dans les prévisions de juillet, la Commission tablait toujours sur 120,8 millions de tonnes. La récolte est donc inférieure de 7,5% à celle de la saison dernière et de 8,4% à la moyenne quinquennale. La récolte totale de céréales est estimée à 264,5 millions de tonnes. Cela représente 7,1 millions de tonnes de moins que dans l'estimation précédente, ce qui rend la récolte inférieure de 5,9% à la moyenne quinquennale. Seule l’avoine se démarque avec une récolte attendue plus importante. Avec 7,4 millions de tonnes prévues, le rendement en avoine de cette campagne est supérieur de 27,1 % à celui de la saison dernière et de 3,2 % supérieur à la moyenne quinquennale. L'avoine est donc la seule céréale dont la récolte cette saison est supérieure à la moyenne quinquennale.
Alors que les prix du blé oscillent autour de la « normale » malgré des rendements médiocres dans l'UE, on pourrait penser que la volatilité qui s'est installée après l'invasion russe serait derrière nous. Reuters donne un aperçu des coulisses de l'un des plus grands pays importateurs de blé : l'Égypte. Le président Sissi n’est pas sûr que l’Égypte dispose de suffisamment de réserves et s’est personnellement immiscé dans la politique d’achat, montre Reuters.
Menace
Les tensions croissantes au Moyen-Orient et entre les superpuissances exportatrices de céréales que sont la Russie et l’Ukraine, tandis que les prix du blé étaient sous pression ; C'était le moment idéal pour constituer des stocks, ont pensé l'acheteur public égyptien Gasc et le gouvernement égyptien. Un appel d'offres de juillet a été lancé de manière relativement compétitive avec des prix d'environ 200 dollars la tonne. Alors que des appels d'offres jusqu'à 200.000 250.000 ou 3,8 7 tonnes sont habituellement lancés, Gasc a soudainement présenté début août un appel d'offres monstre de XNUMX millions. Il n'a pas été possible de répondre à cet appel d'offres avec des offres compétitives. L'Égypte n'a pu capter que XNUMX % du volume visé. Un délai de paiement pouvant aller jusqu'à neuf mois, entre autres, s'est avéré trop fou pour que les exportateurs répondent massivement à l'appel d'offres.
"L'Egypte recherche toutes sortes d'options pour acheter du blé au prix le plus bas possible", cite Reuters un négociant en céréales égyptien. "Cela peut se faire par le biais d'un appel d'offres, d'accords directs ou de l'engagement de nouveaux fournisseurs." Cette semaine, le Premier ministre égyptien a déclaré que le pays disposait de six mois de réserves, mais qu'il essayait d'acheter des céréales supplémentaires lorsque les prix étaient bas. Bien que cela ne soit pas dit ainsi, on peut déduire entre les lignes que l’Égypte tente d’influencer le prix des céréales en sa faveur.