La panique est un mot fort, mais le blé a encore progressé lors de la dernière séance de bourse. Le blé a clôturé au plus haut depuis plus de trois mois à la Bourse de Paris et à Chicago. La Russie est le moteur de ce rallye. Le combattant des prix sur le marché du blé envisagerait des mesures restrictives à l'exportation.
Le contrat blé décembre sur le Matif a clôturé hier en hausse de 6,25 € à 233,75 € la tonne. Sur le CBoT, le blé a clôturé en hausse de 2,7% à 6.15¼ $ le boisseau. Le maïs a suivi la fin de la reprise du blé, augmentant de 0,8 % à 4.32½ $ le boisseau. Lors de la dernière séance de bourse, le soja a clôturé en baisse de 0,1 %, à 10.56 $ le boisseau.
C'est la région de la mer Noire qui mérite une attention particulière sur le marché des céréales. On sait que le temps est sec dans l’est de l’Ukraine et dans l’ouest de la Russie. Hier, le service météorologique russe a encore souligné ce point. En raison du manque de pluie, les conditions de croissance dans plusieurs régions de blé sont bien pires que d'habitude, selon les services météorologiques russes.
Les exportateurs demandent des restrictions à l’exportation
Selon l'Union russe des exportateurs de céréales, les exportations au cours du premier trimestre de la campagne 2024/25 se déroulent très bien. Trop flexible au goût de l'organisation faîtière. On estime que 17 millions de tonnes de céréales ont été exportées au cours des trois premiers mois, dont la grande majorité était du blé. A titre de comparaison : sur l'ensemble de la campagne 2023/24, la Russie a exporté 55,4 millions de tonnes de blé. SovEcon estime que la Russie dispose d'un total de 47,6 millions de blé disponible pour l'exportation cette saison et l'USDA estime que 48 millions de tonnes. Vu sous cet angle, il n’est pas injustifié que les exportateurs de céréales craignent de se retrouver en rupture de stock à ce rythme-là.
Il est quelque peu remarquable que les exportateurs de céréales se tournent vers le gouvernement pour réglementer les exportations de blé. L'effet sur le marché est prévisible. L'éventualité d'un blé russe moins bon marché aurait un effet de hausse des prix. On peut également se demander si les exportateurs russes n’auraient pas pu aligner davantage leurs prix sur ceux de leurs homologues européens. Il est clair que le Kremlin exerce une influence majeure sur les exportations de céréales. Conflit d’intérêts. D’une part, le Kremlin souhaite que les exportateurs reçoivent des commandes et donc de l’argent. D’un autre côté, ils ont également intérêt à ce que les prix soient les plus élevés possibles sur le marché mondial.
L'Egypte à la recherche de blé
L’autre grande nouvelle sur le marché du blé concerne aussi indirectement la Russie. L'acheteur public égyptien Gasc a conclu un accord pour importer 500.000 3 tonnes de blé par mois de novembre à avril, selon plusieurs sources. Les céréales de la région de la mer Noire proviennent probablement de Russie. L’Égypte importerait donc environ XNUMX millions de tonnes de blé de Russie au cours des six prochains mois.
En août, l’Égypte a tenté d’obtenir 3,8 millions de tonnes de blé à un prix compétitif lors d’un appel d’offres monstre. Cela a alors échoué. Au total, seulement 260.000 XNUMX tonnes environ ont été enregistrées pour cet appel d'offres. Aujourd'hui, Gasc semble avoir réussi à enregistrer un volume important, quoique sur une période plus longue.