L'Algérie ne veut pas de blé de France. Les exportateurs français n'ont pas reçu d'invitation de l'acheteur étatique algérien pour le dernier appel d'offres. Il a été demandé aux autres exportateurs de ne pas proposer de blé français. La Russie est la préférence d’Alger et cela correspond bien à Poutine. La saison agricole actuelle ne se déroule tout simplement pas comme le Kremlin l’aurait souhaité. Une plus grande partie des États-Unis a été coloriée cette semaine sur la nouvelle carte de la sécheresse. Les rapports météorologiques pour l’Amérique du Sud sont encourageants. La pluie annoncée n’a plus qu’à tomber.
Le contrat blé décembre sur le Matif a clôturé hier en hausse de 2,50 € à 231,25 € la tonne. Le blé a également affiché une hausse sur le CBoT. Le contrat de décembre a clôturé en hausse de 0,8 % à 6.03¾ $ le boisseau. Le maïs et le soja en ont cédé lors de la dernière séance de bourse à la bourse de Chicago. Le maïs a clôturé en baisse de 0,6 % à 4.18 ½ $ le boisseau et le soja a chuté de 0,5 % à 10.14 ¾ $ le boisseau.
L'Algérie et la Russie semblent s'être trouvées. Ce pays d'Afrique du Nord peut importer jusqu'à 3 millions de blé russe cette saison. Ce message vient d’une mission commerciale russe en visite en Algérie. Un autre appel d'offres algérien s'est clôturé le 8 octobre et a permis de sécuriser plus de 500.000 1 blés. Au cours des trois premiers mois de cette campagne, l'Algérie a déjà importé près d'un million de tonnes de blé.
Dent en confiance
Pendant ce temps, les relations entre l’Algérie et la France ne s’améliorent pas. Il y a quelques années encore, la France était de loin le premier fournisseur de blé de l'Algérie, qui est un importateur majeur sur le marché mondial. Cependant, les relations diplomatiques entre les deux pays se sont refroidies. Nouveau point bas pour l'heure, le blé français a été exclu de l'appel d'offres du 8 octobre. Non seulement les entreprises françaises n'ont pas été invitées à répondre à cet appel d'offres, mais les exportateurs ont été explicitement informés de ne pas proposer de blé d'origine française, rapporte Reuters.
La France a la plus petite récolte de céréales depuis des années cette saison, la qualité n'est pas à la hauteur et le blé français est relativement cher par rapport au blé de la mer Noire. De ce point de vue, le fait que l’Algérie ne veuille plus avoir affaire au blé français ne pose pas vraiment de problème.
Pour Poutine, les informations en provenance d’Algérie sont un encouragement. La Russie veut devenir une superpuissance agricole et le Kremlin veut augmenter ses exportations agricoles de 50 % d’ici 2030. La Russie est déjà le plus grand exportateur de blé au monde. Les ambitions russes sont grandes, mais la météo n’est pas pleinement au rendez-vous cette saison. Le ministère russe de l'Agriculture a abaissé de 2 millions de tonnes les prévisions de rendement pour la récolte totale de céréales, à 130 millions de tonnes. A titre de comparaison, la récolte de 2023 était de 148 millions de tonnes et en 2022, un record de 158 millions de tonnes de céréales a même été récolté. La récolte de blé pour 2024 est estimée à 83 millions de tonnes par le ministère russe de l'Agriculture.
Blé d'hiver démarrage sec
Dans de grandes régions des États-Unis, le temps commence à devenir sec ou il y a des problèmes dus au manque de précipitations. Les producteurs de maïs et de soja de la Corn Belt ne s’en soucient pas. Lorsque la météo se présente, elle arrive comme il se doit lors des vendanges. Dans le sud des Prairies, la ceinture de blé des États-Unis, la pluie est désespérément nécessaire pour acheminer le blé d'hiver.
Lors de la dernière séance de bourse, les négociants en céréales ont pris de l'avance sur le rapport Wasde, qui sera publié ce soir, heure néerlandaise. Dans l'ensemble, les traders semblent rechercher un rapport neutre à légèrement baissier. Les experts ne s’attendent pas à des changements majeurs dans les rendements du maïs et du soja aux États-Unis. Le stock final mondial de blé et de maïs devrait être légèrement inférieur à celui de l'édition de septembre du Wasde, selon l'enquête Reuters.
Des nouvelles assez remarquables sont arrivées d’Argentine. Les pluies dans les bulletins météorologiques pour ce pays au cours des deux semaines suivantes ont freiné les marchés du maïs et du soja. Cependant, la bourse de Buenos Aires a émis hier un avertissement concernant le maïs en Argentine. En raison de la sécheresse, tout le maïs n'a pas encore été semé et les travaux sont désormais interrompus. La bourse de Rosario a abaissé ses prévisions de rendement pour le blé d'hiver en Argentine d'un million de tonnes, à 1 millions de tonnes. La raison de cette réduction est facile à deviner. C'est la sécheresse. Les analystes de la bourse de Rosario s'attendent également à ce que moins de maïs soit semé en raison de la sécheresse et à ce que les agriculteurs optent pour le soja. Toutefois, ils maintiennent pour l’instant inchangées les prévisions de superficie pour les deux cultures.