Des signaux contradictoires sont envoyés sur le marché céréalier. La menace dans la région de la mer Noire ne diminue pas, mais la prime de risque n’augmente pas vraiment. Le nouveau IGC avait un ton haussier, mais cela n’a pas été vraiment accepté par le marché. Un autre facteur très difficile à estimer est le nouveau président américain.
Le contrat blé de décembre sur le Matif a clôturé en hausse de 0,50 € à 220,25 € la tonne. Les prix sur la CBoT ont reculé lors de la dernière séance de bourse. Le blé a clôturé en baisse de 0,7 % à 5.48 $¾ le boisseau. Le maïs a perdu 0,8 % à 4.26 $¾ le boisseau. Le soja a connu la plus forte baisse avec 1,3 %. Le contrat de janvier pour le soja s'est clôturé hier à 9.77 $¾ le boisseau.
Dans l’ensemble, l’ambiance sur le marché du blé est plutôt morose. La menace de guerre entre la Russie et l’Ukraine ne diminue pas, mais la prime n’augmente pas beaucoup plus. Selon Poutine, l'utilisation par la Russie du missile intercontinental était un test pour l'Occident, ont écrit plusieurs agences de presse. En outre, le président russe a laissé entendre qu'il n'était pas impressionné par les missiles à longue portée que l'Ukraine déploie actuellement dans le cadre de « l'opération spéciale », comme le Kremlin continue d'appeler la guerre.
Un détail intéressant est que la BBC a annoncé aujourd'hui, sur la base des recherches du Centre Open Source, que la Russie a fourni plus d'un million de barils de pétrole à la Corée du Nord depuis mars. Le pétrole sert à payer les armes et les soldats que la Corée du Nord fournit à la Russie pour poursuivre la guerre en Ukraine. De telles livraisons de pétrole constituent une violation directe des sanctions de l’ONU contre Pyongyang. La Corée du Nord est le seul pays au monde à interdire l’achat de pétrole sur le marché libre. L'embargo commercial a été imposé pour empêcher la Corée du Nord de développer davantage d'armes nucléaires.
La saison des pluies en Europe continue
Le Conseil international des céréales (IGC) a réduit ses prévisions de rendement mondial du blé de 2 millions de tonnes, à 796 millions de tonnes pour la campagne de commercialisation 2024/25. La majorité de la réduction sera supportée par l’UE. La récolte de 2024 a été réduite à 120,3 millions de tonnes contre 121,8 millions de tonnes un mois plus tôt. La saison dernière, 133,1 millions de tonnes ont été battues dans l'UE. La France a la plus petite récolte de blé depuis quarante ans et en Allemagne, les rendements sont également bien inférieurs après la saison extrêmement humide.
La météo exerce une certaine pression sur les prix sur le marché des céréales. Aux États-Unis, seulement 40 % du blé d’hiver se trouve désormais dans une région touchée par la sécheresse. C'était 62% au sommet il y a trois semaines. En Amérique du Sud, la sécheresse n’est pas non plus le plus gros problème. Jusqu'à la première semaine de décembre, les modèles météorologiques prévoient de la pluie, entre autres, au Brésil et en Argentine.
Souhaits politiques
Les développements géopolitiques autour de la mer Noire ont déjà été évoqués, mais il existe également certaines incertitudes aux États-Unis. L’intérêt principal dans le commerce des céréales se concentre sur les relations commerciales entre la Chine et les États-Unis. Par président désigné Trump est connu pour ne pas être fan de l’importation de produits chinois, ce qui pourrait, entre autres, affecter les exportations américaines de matières premières agricoles. Il y a, si possible, encore plus de tâtonnements dans l’obscurité sur ce que Trump fera des biocarburants. Au cours de son précédent mandat, Trump n’a accordé que peu d’attention aux traités internationaux sur le climat et on s’attend à ce que son attitude ne change pas beaucoup au cours des quatre prochaines années. Ce qui a changé par rapport à il y a huit ans, c'est que les compagnies pétrolières et les producteurs de biocarburants semblent s'être trouvés. Tout vaut mieux que la conduite électrique, tel est le raisonnement des industries des combustibles fossiles et des biocarburants. La question est de savoir si cette unité va durer maintenant que quelqu’un qui s’est prononcé en faveur des compagnies pétrolières arrive à la Maison Blanche.