Les signes sont là que le blé pourrait encore progresser. Un rassemblement ne veut tout simplement pas continuer. Après les rapports faisant état de revers en Russie, les émotions ont été encore plus atténuées hier par les attentes positives concernant la récolte de blé 2025 dans l'UE. Les rapports faisant état de bons rendements en Australie ne profitent pas non plus au marché du point de vue des producteurs.
Le contrat blé de mars sur le Matif a clôturé en baisse de 3,75 € à 329 € la tonne. Sur le CBoT, le blé a reculé fortement de 1,5% à 5.33 dollars le boisseau. Le maïs a légèrement augmenté de 0,8 % pour atteindre 4.40 $¾ le boisseau. Le soja a été le plus grand gagnant de la dernière séance de bourse, avec une hausse de 1,2 % à 9.63 $ le boisseau.
Les producteurs de blé européens ont peu à gagner en matière de formation des prix. Après la campagne agricole 2023/24, c’est le moins qu’on puisse dire, le prix ne compense pas la baisse des rendements et les problèmes de qualité. Les informations selon lesquelles moins de blé arrivera de la région de la mer Noire au cours de la seconde moitié de la campagne d'exportation apportent un certain soutien au marché, mais ne suffisent pas à déclencher une véritable reprise. Le faible niveau des céréales d’hiver en Russie et en Ukraine provoque également quelques tensions sur le marché, mais ne fait pas vraiment monter les prix.
Du point de vue d'un producteur, il est assez surprenant qu'un message de Strategie Grains semble avoir plus d'effet sur le marché. L'agence française du marché s'attend à ce que la récolte de blé de l'UE en 2025 soit supérieure de 11 % à celle de 2024. L'augmentation du rendement du blé en Europe est en grande partie due à l'expansion de la superficie cultivée. L'automne et l'hiver se sont jusqu'à présent déroulés plutôt bien, selon le livre. Le rendement potentiel est donc supérieur à celui de la saison dernière.
Des tensions sur le marché mondial
Le rapport Strategy Grains contient également de la nourriture pour le taureaux sur le marché. Malgré une récolte plus importante attendue pour l'UE, le marché mondial du blé reste « assez tendu ». Les analystes de marché de l'agence soulignent entre autres la situation précaire du blé d'hiver en Russie. Par rapport à l’année dernière, Strategy Grains prévoit donc une hausse des prix du blé et de l’orge.
Ce qui freine encore davantage l'ambiance sur le marché du blé, ce sont les bonnes perspectives dans l'hémisphère Sud. En Australie, les opérateurs de moissonneuses-batteuses peuvent jouer à fond sur l'orgue. Dans les régions les plus productrices, un temps sec est prévu pendant une semaine. Selon les chiffres préliminaires, les rendements du blé en Argentine sont relativement bons. Cela apporte également une certaine paix sur le marché.
Le soja et le maïs (là où ils sont déjà semés) se portent également relativement bien en Amérique du Sud. Sans valeurs aberrantes dans les bulletins météorologiques pour les deux prochaines semaines, cela ne changera pas. Toutefois, la bonne demande de maïs et de soja aux États-Unis pèse plus lourdement sur les commerçants que les bonnes prévisions de récolte en Amérique du Sud.