Le libre-échange et les tarifs douaniers sont au centre des préoccupations sur le marché des céréales. Les droits de douane imposés par Trump sur les produits en provenance du Canada et du Mexique semblent devoir être reportés d'un mois supplémentaire. Il a annoncé qu'il introduirait à court terme un droit d'importation généralisé pour l'UE. Le sommet de l’UE se trouve désormais en Inde. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est rendue à New Delhi avec une importante délégation pour négocier, entre autres, un accord de libre-échange.
Le contrat blé mars sur le Matif a baissé de 2 € hier à 223 € la tonne. Les prix sur le CBoT étaient également sous pression. Le blé a été le plus grand perdant, en baisse de 1,2 %, clôturant à 5.66 $ le boisseau. Le maïs a enregistré une perte de 0,3 %, atteignant 4.78¼ $ le boisseau. Le soja a chuté de 0,7 % pour clôturer à 10.24½ $ le boisseau.
Le président américain Donald Trump occupe les acteurs du marché des céréales avec ses tarifs douaniers. Après avoir menacé plus tôt cette semaine d'imposer un tarif de 4 % sur les produits en provenance du Canada et du Mexique à partir du 25 mars, il a déclaré hier qu'il reporterait cette mesure au 2 avril. Ce serait la deuxième fois que la mise en œuvre est reportée. Trump voulait initialement ériger une barrière commerciale début avril. Au passage, Trump a annoncé qu'il y aurait bientôt une taxe d'importation de 25% sur les produits en provenance de l'UE. Trump s'est à nouveau déchaîné, déclarant que « l'Union européenne a été créée pour nuire aux États-Unis ». Trump ne s’inquiète pas d’éventuelles contre-mesures de l’UE. « Ils ne peuvent rien faire », a déclaré le président américain.
Réunion au sommet en Inde
Entre-temps, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est rendue en Inde avec une importante délégation. À New Deli, des discussions auront lieu, entre autres, sur un accord de libre-échange entre l'UE et l'Inde. Avec des échanges bilatéraux d’une valeur de plus de 130 milliards d’euros au cours de l’exercice 2023/24, l’UE est le premier partenaire commercial de l’Inde. L’UE souhaiterait que l’Inde réduise les droits de douane sur les voitures, le vin et le whisky européens de 100 % à 150 %. L’Inde, de son côté, s’oppose fermement à la taxe européenne de 20 à 35 % sur les biens qui émettent beaucoup de CO2 lors de leur production, comme l’acier et le ciment. Pour l’UE, cette taxe constitue un élément important de la stratégie verte. L’agriculture est également un sujet de discorde. L’UE souhaiterait que l’Inde supprime les droits d’importation de 35 à 60 % sur les produits agricoles. L'Inde craint que les millions d'agriculteurs du pays ne subissent une concurrence déloyale de la part de l'agriculture européenne subventionnée.
Le sommet semble survenir à un moment opportun pour l’UE et l’Inde. Les deux blocs souhaitent devenir moins dépendants de la Chine et, avec Trump à la Maison Blanche, le rôle des États-Unis sur la scène mondiale a également changé. Plusieurs analystes les qualifient ainsi de « deux plus grandes démocraties du monde en quête de rapprochement ».
La Chine connaît une vague d'annulations
La Chine a provoqué des troubles sur le marché du blé hier. Selon plusieurs sources, Pékin aurait annulé l'importation de trois ou quatre cargaisons de blé en provenance d'Argentine. Cette annonce fait suite à des nouvelles publiées plus tôt ce mois-ci selon lesquelles neuf ou dix expéditions en provenance d'Australie avaient été annulées. Cela rappelle un peu ce qui se passait il y a presque un an, lorsque la Chine essayait d’éviter les commandes des États-Unis.