L’effet de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump était clairement perceptible sur le marché des céréales hier. Le blé, le maïs et le soja ont tous été durement touchés. Les exportateurs américains sont particulièrement préoccupés par l’impact sur le maïs et le soja, qui, curieusement, ne sont pas les plus grands perdants. Si le marché se redresse, le blé pourrait prendre le dessus, selon certains experts.
Le contrat blé mars sur le Matif a clôturé hier en baisse de 1,25 € à 216,25 € la tonne. Au CBoT, le blé a clôturé en baisse de 2,5% à 5.18½ dollars le boisseau. Le maïs a également reculé de 1 %, à 4.36 $ le boisseau. Le soja n'a pas échappé à la danse, affichant un recul de 1,4 % pour clôturer à 9.84 $ le boisseau.
L’introduction de tarifs douaniers par Donald Trump et la réponse du Canada, de la Chine et du Mexique ont maintenu le marché des céréales en effervescence. Pour le maïs, la principale préoccupation réside dans les relations commerciales avec le Mexique. Des discussions ont déjà eu lieu entre les États-Unis et le Mexique sur la question de savoir s’il fallait ou non autoriser l’importation de maïs OGM aux États-Unis. Ce problème a finalement été résolu et, à la mi-février, le Mexique a obtenu une quantité record de maïs américain, soit 17,2 millions de tonnes. Cela représente 70 % des exportations prévues par l'USDA vers le Mexique.
Dans le domaine du soja, c'est surtout la Chine qui suscite la nervosité des exportateurs américains. Pékin a annoncé une taxe douanière de 10 % sur le soja américain. D’une certaine manière, c’est remarquable. Le soja est plus important pour les exportations américaines que le maïs et le blé, mais la Chine impose un tarif de 15 % sur ces deux derniers.
Le froid est suivi de la sécheresse
Si les esprits s'apaisent un peu après le premier coup dur de la guerre commerciale, la reprise du secteur céréalier pourrait bien venir du blé. Aux États-Unis et en Russie, le blé d’hiver a été touché par le gel. L’étendue exacte des dégâts causés par le gel n’a pas encore été déterminée. À peine la saison froide terminée, le prochain problème se profile déjà pour les producteurs de blé américains et russes. Tant dans les prairies (du nord) des États-Unis que dans la ceinture de blé du sud-ouest de la Russie, les prévisions météorologiques prévoient peu ou pas de pluie. Surtout en Russie, où le blé s'est déjà modérément développé après l'automne et l'hiver secs, on pourrait encore voir des réductions significatives dans les prévisions de rendement selon plusieurs analystes.
Supprimer les droits d'importation
Les meuniers indiens ont appelé le gouvernement à supprimer les droits d'importation de 40 % sur le blé. Les réserves de blé en Inde s'épuisent rapidement, les prix de détail du blé ayant augmenté d'environ 8 % sur un an début mars. Pour calmer un peu le marché, il faudrait supprimer les droits d’importation, ou au moins les ramener en dessous de 10 %. Afin de ne pas contrarier les agriculteurs indiens, le lobby des usines propose de reporter l'ajustement des taxes jusqu'en juin. Les agriculteurs ont généralement vendu la majeure partie de leur récolte de blé à ce moment-là, soit par le biais du système d’intervention du gouvernement, soit à des négociants commerciaux.
Les températures supérieures à la moyenne en Inde alimentent les inquiétudes concernant la prochaine récolte de blé. Toute baisse de rendement compromet les efforts du gouvernement indien visant à faire baisser les prix du blé sur le marché intérieur. Selon l'USDA, les stocks de blé de l'Inde sont les plus faibles depuis 110 ans. Les moulins s'attendent à une récolte de blé indien de XNUMX millions de tonnes. Cela représente quatre millions de tonnes de plus qu'il y a un an et ce rendement plus élevé est presque entièrement dû à l'expansion de la superficie cultivée en blé du pays.