Avec Trump, on ne sait plus où l’on en est. Dans la première bataille de la guerre commerciale, les États-Unis reculent progressivement. Ce n’est pas une mauvaise chose pour le commerce des céréales américaines, soit dit en passant. Les prix sur le CBoT rebondissent quelque peu après les coups durs du début de semaine. De plus, ce sont les bulletins météorologiques qui donnent la vie. Aux États-Unis, cette préoccupation est plus grande qu’en Europe.
Le contrat blé mars sur le Matif a clôturé hier en baisse de 4,25 € à 211 € la tonne. Le contrat de mai le plus négocié a clôturé en baisse de 0,25 € à 222,75 € la tonne. L’ambiance à la bourse de Chicago était beaucoup plus positive. Le blé a clôturé en hausse de 1,2 %, à 5.37 dollars le boisseau. Le maïs a été encore plus positif, augmentant de 2,1 % à 4.49½ $ le boisseau. Le soja s'est bien comporté parmi les céréales, augmentant de 1,6 % à 10.14 $ le boisseau.
Si les conséquences n’avaient pas été aussi profondes, on pourrait aujourd’hui qualifier la politique de Donald Trump de farce. Les tarifs douaniers à l’importation, très médiatisés, introduits au début de cette semaine, semblent être assouplis de jour en jour. En début de semaine, ce sont les dirigeants des principaux constructeurs automobiles américains qui ont convaincu le président de faire une exception pour leur industrie afin de limiter les dégâts pour les citoyens américains ordinaires. Hier, un appel téléphonique de la présidente mexicaine Claudia Steinbaum a suffi à faire changer d'avis Trump. Pour tous les biens couverts par l’AEUMC (le successeur de l’ALENA), le droit d’importation de 25 % sera reporté d’un mois jusqu’au 2 avril.
Il est difficile d’estimer ce que Trump va ou ne va pas perturber, mais plusieurs analystes supposent prudemment que la soupe autour de la guerre commerciale n’est pas aussi chaude qu’on le dit. Il serait exagéré de dire que tout cela finira bien, mais les traders poussent un soupir de soulagement, notamment pour le maïs et le soja (dont d’importants volumes sont destinés au Mexique).
La sécheresse dans la ceinture de blé des États-Unis reste un problème. Le suivi de la sécheresse montre que le temps reste sec, en particulier dans les prairies du nord. Et le temps sec va continuer pendant un certain temps si les prévisions météorologiques s’avèrent exactes. Les analystes ne sont pas immédiatement préoccupés par les parties colorées de la ceinture de maïs. La pluie arrive dans la région et, surtout, il faudra un certain temps avant que le maïs et le soja puissent être semés.
En Europe, l'état du blé d'hiver suscite quelques inquiétudes, mais le Matif semble y être immunisé. Dans le nord de la France, les rendements du blé sont faibles après un hiver humide. Plus à l’est, en Roumanie, en Bulgarie et dans les Balkans, la sécheresse fait rage. En revanche, en Allemagne et en Pologne, par exemple, le blé d’hiver se porte relativement bien. De ce point de vue, il n’est pas surprenant que le Matif reste raisonnablement stable.