La volatilité des cryptomonnaies reste gérable comparée à celle du soja, pourrait-on dire avec un clin d'œil. La Chine investit à nouveau massivement le marché des produits agricoles américains, selon Donald Trump. « Commandez un nouveau tracteur dès maintenant », conseille-t-il aux agriculteurs de son pays. En Russie, la neige perturbe les dernières récoltes de céréales.
Le contrat à terme sur le blé pour décembre sur le Matif a clôturé hier en baisse de 0,75 € à 191,25 € le boisseau. Sur le CBoT, le blé a reculé après avoir progressé en début de semaine. Il a clôturé en baisse de 8 cents à 5.24 $ le boisseau. Le maïs a également baissé de 3 cents à 4.30 $ le boisseau. Le soja a connu une forte volatilité durant la séance. L'écart entre le plus haut et le plus bas de la journée s'élevait à 44 cents. Il arrive fréquemment que l'amplitude de variation reste inférieure à 10 cents. Le soja a finalement clôturé en hausse de 11 cents à 10.91 $ le boisseau.
La volatilité, pour le moins, du marché du soja est directement liée à la rencontre entre Trump et Xi jeudi dernier. Fidèle à son arrogance habituelle, Trump a attribué la note de 12 sur 10 à cette rencontre. Sur son compte de réseau social, Truth Social, il a écrit avoir obtenu de Xi l'engagement que la Chine achèterait de grandes quantités de soja, de sorgho et d'autres produits agricoles. Selon lui, c'est une excellente nouvelle pour les agriculteurs américains. « Les agriculteurs doivent acheter immédiatement plus de terres et des tracteurs plus puissants », a-t-il ajouté.
Trump n'a pas été très précis quant aux accords conclus. Le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a par la suite fourni des chiffres concrets. Pour la campagne 2025/26, la Chine s'est engagée à acheter 12 millions de tonnes de soja. Selon Bessent, ces 12 millions de tonnes doivent être livrées au plus tard en janvier. Au cours des trois prochaines années, la Chine achètera au moins 25 millions de tonnes de soja aux États-Unis. Dans un premier temps, le marché a réagi avec enthousiasme, mais cet enthousiasme s'est rapidement dissipé. Lors du précédent mandat de Trump, la Chine s'était également engagée à importer des produits agricoles américains. Ces accords n'ont pas été respectés. « Il faut le voir pour le croire », résument de nombreux analystes. Les doutes concernant la demande chinoise sont particulièrement manifestes dans le secteur céréalier. La demande chinoise n'est mentionnée nulle part pour le blé ni pour le maïs.
Selon Reuters, citant des sources anonymes, la Chine aurait acheté 250 000 tonnes de soja qui seront livrées cette année et début 2026. Cette information, tout comme la rumeur qui circulait en début de semaine concernant l’achat de 180 000 tonnes, n’a pas été confirmée par les voies officielles.
Faible taux d'exportation Ukraine
La faible demande de céréales constitue également un problème pour l'Ukraine. Les exportations céréalières ont chuté de 36,7 % par rapport à la saison précédente, selon les chiffres du ministère ukrainien de l'Agriculture. Au 29 octobre, l'Ukraine avait exporté 6,2 millions de tonnes de blé, soit 20 % de moins qu'à la même période l'année précédente. Les exportations d'orge ont baissé de 37 % à 1 million de tonnes, et celles de maïs de 65 % à 1,6 million de tonnes.
Les agriculteurs ukrainiens accusent un retard par rapport à la saison dernière dans les semis de cultures d'hiver. Au total, 5,35 millions d'hectares ont été semés, contre 5,7 millions d'hectares à la même période l'an dernier. Les producteurs ukrainiens ont semé 3,86 millions d'hectares de blé d'hiver cette saison, contre 4,1 millions d'hectares à la même période l'an dernier. 82 % de la superficie prévue pour les cultures d'hiver est actuellement en terre.
Neige
La Russie a récolté 137 millions de tonnes de céréales et de légumineuses cette saison, a déclaré la ministre russe de l'Agriculture, Oksana Lut, à la Douma, le parlement russe. Le rendement net pour cette saison reste inchangé à 135 millions de tonnes. Environ 6 % des surfaces cultivées restent à récolter. En Sibérie, cependant, les conditions météorologiques sont défavorables. En raison des chutes de neige précoces, une partie du blé risque de ne pas pouvoir être récoltée. Selon la ministre, le maïs est également encore gelé, mais elle précise que les pertes ne sont pas directement imputables à la neige.
La Commission européenne a revu à la hausse ses prévisions de rendement céréalier pour la campagne 2025/26, de 1,5 million de tonnes par rapport aux prévisions de septembre dernier. La production de blé devrait augmenter de 1,2 million de tonnes pour atteindre 133,4 millions de tonnes. La récolte d'orge devrait quant à elle progresser de 200 000 tonnes, pour s'établir à 55,9 millions de tonnes. La production de maïs, en revanche, reste inchangée à 56,8 millions de tonnes.