Bruxelles doit intervenir à nouveau sur le marché laitier européen. C'est la recommandation formulée par un institut de recherche allemand et l'European Milk Board (EMB) sur la base d'une évaluation du prix du lait allemand.
Selon l'étude, le prix moyen du lait en Allemagne ne couvre pas les coûts supportés par les producteurs laitiers depuis des années. Cela favorise les économies d’échelle, ce qui exerce une pression sur le marché laitier. Dans l'étude, le prix du lait en Allemagne symbolise la situation en Europe.
La recherche compare le prix de revient avec le revenu, dans ce cas il s'agit du prix du lait. Selon l’étude, les producteurs laitiers allemands produisent depuis des années à un prix inférieur à leur prix de revient. Le point le plus bas a été atteint en 2016, lorsque le prix du lait est même tombé en dessous de 25 centimes pendant les mois d'été. En 2016, les producteurs laitiers allemands n'ont vu "que" 62 pour cent des coûts remboursés par le prix du lait. Des situations similaires se sont produites dans le reste de l’Europe. En Bulgarie, le prix du lait n'était que de 17 centimes en juillet dernier.
La reprise du marché laitier n'a pas encore généré de revenus permettant de couvrir les coûts. Le prix moyen du lait de 33,76 euros n'a couvert que 77 pour cent des coûts en janvier dernier. De plus, la reprise a été plus ou moins artificiellement facilitée. Cela est dû au programme volontaire de réduction du lait dans l’Union européenne. Selon l’étude, certains signes indiquent que les prix vont baisser à long terme, alors qu’une nouvelle reprise est nécessaire.
Des mesures structurelles sont nécessaires
Selon le chercheur Schaber, il est donc important de créer un cadre juridique. Ce cadre devrait soutenir les producteurs laitiers lorsque les prix sont bas. Sans réglementation, les producteurs laitiers individuels sont plus ou moins obligés d’augmenter leur production lorsque les rendements sont faibles. Plus de lait est finalement préjudiciable à l’ensemble du marché. "Ces dernières années, les producteurs laitiers et les hommes politiques ont subi les conséquences d'un marché laitier inondé", explique Schaber.
L'EMB appelle donc le commissaire européen Phil Hogan et les autres ministres de l'Agriculture à introduire un programme de responsabilité envers le marché (MRP). Ce n’est qu’avec une telle réglementation, comme la réduction volontaire de la quantité de lait, que l’Union européenne pourra maîtriser le marché laitier erratique qui oscille souvent dans la zone critique.
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