L'association professionnelle française du secteur laitier CNIEL a créé un fonds d'urgence de 10 millions d'euros pour soutenir les producteurs laitiers français dans les moments difficiles. A l’approche de la haute saison, la pression sur les transformateurs laitiers français s’accroît énormément. La question est de savoir s’ils seront capables de gérer l’offre supplémentaire de lait.
La France, deuxième producteur de lait d'Europe, semble être le énième pays consécutif qui ne peut échapper au dumping laitier. Le secteur laitier français a demandé à ses producteurs laitiers de réduire leur production dans l'espoir de soulager une partie de la pression sur les transformateurs. Une tâche presque impossible, non seulement parce qu'il n'y a pas de bouton « pause » sur une vache, mais aussi parce que la haute saison approche.
La haute saison crée une pression supplémentaire
Le CNIEL avait précédemment mis en garde contre la pression qu'apporte la haute saison. Durant cette période, 16 millions de litres de lait de plus sont produits chaque semaine par rapport à une semaine « normale ». Cette offre supplémentaire n'est pas souhaitable pour les transformateurs français, car ils sont déjà presque à leur taxe de transformation.
prix du lait
C'est pourquoi l'organisation professionnelle a créé un fonds d'urgence. L'argent utilisé pour financer le fonds provient d'autres fonds appartenant à l'organisation. Avec cet argent, le CNIEL souhaite maintenir le prix du lait à une certaine stabilité. Si le volume total (sur la base des chiffres de 2019) pouvait être réduit de 2 à 5 %, le prix du lait pourrait atteindre un maximum de 0,32 € par litre.
Les prix du lait français n'ont pas été mauvais ces derniers mois dans le comparatif des prix du lait LTO. Par exemple, le transformateur laitier Lactalis a obtenu en février le meilleur prix du lait français à 35,75 € les 100 kilos de lait. Savencia et Sodiaal parviennent également à se positionner au-dessus de 35 €, tandis que Danone enregistre un peu moins de 34 €.
A 32 € les 100 litres de lait, le prix est en légère baisse, mais une baisse des prix était probablement déjà en vue. Nos transformateurs néerlandais ajustent également leurs prix à la baisse en raison de la crise du coronavirus.
En attendant l'Europe
L'association professionnelle CNIEL attend désormais l'approbation de la Commission européenne (CE) avant que le fonds puisse entrer en vigueur. L'organisation a exhorté les autorités françaises à renforcer les mesures de soutien aux entreprises en grande difficulté.
Le fonds français n'est pas la seule matière première L'Europe doit réfléchir. L'Association européenne des produits laitiers (EDA) a exhorté la CE à ouvrir le système de stockage privé. L'European Milk Board souhaite que le plan de réduction du lait soit mis en œuvre.
D’énormes revers financiers
En Irlande, on s'attend à ce que les producteurs laitiers perdent environ 65 millions d'euros d'ici le milieu de l'été en raison de la baisse des prix du lait. Si cette tendance se poursuit sur le reste de l'année, il y a de fortes chances que les pertes dépassent 130 millions d'euros à la fin de l'année.
On ne sait toujours pas quel sera le montant total des dégâts à l’échelle mondiale. Une chose est sûre : les dégâts ne sont pas faciles.