Un fromager qui fabrique une alternative au fromage comme prise accessoire d'un test de séquestration du CO2 pour ses propres agriculteurs, afin qu'ils puissent éventuellement traire davantage. Cela semble spécial, et c'est effectivement le cas, déclare le réalisateur Klaas Hokse de Rouveen Kaasspecialiteiten.
Pourtant c'est comme ça que ça s'est passé. Les producteurs laitiers préféreraient continuer ce qu'ils font : valoriser le lait de leurs éleveurs. Le secteur laitier ne souhaite pas non plus que les substituts laitiers soient appelés lait ou fromage. Pourtant, de nombreuses entreprises du secteur laitier proposent elles-mêmes des alternatives à base de plantes. Pouvoir proposer une gamme complète ou ne pas rater le coche sur un développement potentiellement prometteur.
Les choses étaient légèrement différentes chez Rouveen Cheese Specialties, explique Hokse. La coopérative a cherché des moyens de rendre ses membres plus durables. En collaboration avec la province d'Overijssel, elle a imaginé un projet pilote pour la culture du lupin, car il semble être un amendement de sol idéal et plus durable.
Le lupin extrait beaucoup de CO2 et d’azote de l’air et les fixe dans le sol. Grâce à cet engagement généreux, les agriculteurs pourraient même traire davantage par hectare qu'ils ne le font actuellement, estime Hokse. Comme avantage supplémentaire, la culture produit des fruits riches en protéines. C'est pourquoi six membres de la coopérative ont semé 15 hectares de lupin.
Cependant, la culture de lupin pour l’alimentation animale riche en protéines n’est pas possible. Le produit peut être fourni beaucoup moins cher depuis l’Australie. La transition vers l’alimentation humaine est une option. Rouveen Cheese Specialties a opté pour cette solution et a décidé d'utiliser le produit pour créer une alternative au fromage. WildWestLand le commercialise comme Staphorster Fromance. Le beurre de karité est utilisé pour le composant gras. Il s’agit d’une alternative végétale, quoique tropicale, à la matière grasse du lait. Par rapport à de nombreux autres types d’huile végétale, elle présente l’avantage de contenir peu de graisses dures.
Si les résultats de l’essai sont concluants, davantage de membres de la coopérative pourront en bénéficier et la culture du lupin sera probablement étendue.