Tout comme dans notre pays, le droit du bail en Flandre est un sujet brûlant. Nous avons travaillé pendant près de dix ans pour mettre à jour la loi sur les baux, vieille de 35 ans. Cette nouvelle loi se concentre sur les jeunes agriculteurs au détriment des locataires de longue date. Cela ne peut pas compter sur le soutien de tous les groupes d’intérêt en Flandre.
Après la Wallonie, la Flandre dispose désormais d'une nouvelle loi sur les baux. Selon leurs propres mots, cela doit être transparent, équilibré et contemporain. Concrètement, cela signifie que les jeunes agriculteurs bénéficient d'une position privilégiée et que les droits des propriétaires fonciers sont mieux défendus par la loi. Pourtant, tous les défenseurs de l’agriculture ne sont pas satisfaits. L'organisation des jeunes agriculteurs (Groene Kring) est satisfaite du résultat final, mais le Syndicat général des agriculteurs, entre autres, ne l'est pas, tout comme le Forum des agriculteurs biologiques. Le Boerenbond, le plus grand groupe d'intérêt, a soutenu la nouvelle loi.
Accords verbaux
L’ancienne loi, datant de 1988, était très dépassée. Par exemple, cette loi contenait une disposition selon laquelle les contrats de location ne devaient pas être rédigés par écrit, mais qu'un accord oral était également juridiquement valable. Cela a conduit à des situations inconfortables. La nouvelle loi sur les baux change cela. Comme aux Pays-Bas, tous les partis ont convenu qu’une réforme était nécessaire, mais que la question de savoir comment exactement est un sujet brûlant.
Sur les 619.800 hectares de terres agricoles en Flandre, plus de 60 % sont octroyés sous forme de baux à court ou à long terme. La nouvelle loi a donc un impact majeur sur le secteur. Il n’est donc pas surprenant que le gouvernement fédéral réforme cette loi depuis 2014. La Wallonie l'a déjà fait en 2019. L'un des objectifs de la loi sur les baux est de favoriser la mobilité foncière. C'est pourquoi cette partie du pays tente d'assouplir les exigences tant pour le locataire que pour le bailleur. Les jeunes agriculteurs peuvent plus facilement obtenir des terres louées et les bailleurs bénéficient d'un délai de préavis plus court.
Droit de préemption
En plus du contrat de location écrit obligatoire, il y aura un compteur numérique indiquant qui exploite réellement le terrain. Si un propriétaire foncier souhaite vendre son terrain loué, il peut désormais le faire après dix-huit ans au lieu de 27 ans auparavant. Le droit de préemption (droit de premier achat) du locataire reste intact. Dans ce droit, un jeune agriculteur bénéficie d'une position préférentielle par rapport à un agriculteur retraité. S’ils continuent à exercer activement leur activité agricole, ils doivent pouvoir désigner un successeur. Si cela n'est pas possible, le bail pourra être résilié.
En vertu de la loi flamande, les locataires ont le droit de sous-louer le terrain. Celui-ci continuera d'exister, mais le transfert du droit de préemption à un tiers n'est plus possible. Si le propriétaire souhaite vendre son terrain, il doit le faire à un acheteur dit sûr. Il est alors obligé de louer le terrain pour une durée minimale de dix-huit ans. Les parcelles jusqu'à 1,5 hectares ont une durée d'au moins neuf ans. Une exception à cette règle est lorsque de la forêt est plantée sur la parcelle. Ensuite, le mandat expire.
Extension de l'offre
C’est précisément cette exception au boisement qui concerne les groupes d’intérêt (entre autres). La nouvelle loi n’offre également aucune incitation fiscale aux bailleurs pour louer des terrains. Le Boerenbond estime néanmoins que la nouvelle loi éliminera de nombreux problèmes anciens et augmentera l'offre de terrains pour les entreprises.
Les tensions sur le marché foncier flamand sont clairement perceptibles. Le prix moyen des loyers a augmenté de près de moitié en dix ans, pour atteindre en moyenne 424 € par hectare pour les terres arables et 354 € par hectare pour les prairies. Les prix des loyers chez nos voisins du sud ne bénéficient pas d'une indexation annuelle mais d'un coefficient local. Cela signifie qu'un comité des prix de location par province et par région détermine annuellement le standard de location en fonction de la capacité financière des agriculteurs de cette région et de l'évolution des prix des terres. Cela signifie que dans les zones où les cultures sont à haut rendement, les loyers peuvent augmenter fortement chaque année. C'est précisément un goulot d'étranglement dans le dossier du bail.
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