La Deutsche Bauernverband (DBV), la plus grande association d'agriculteurs allemands, et l'association laitière MIV (le NZO allemand) s'opposent aux contrats obligatoires pour la fourniture de lait à l'industrie, comme le propose le ministre de l'Agriculture Özdemir. Ils accusent le ministre de prétendre vouloir aider les agriculteurs, alors qu'en pratique il ne vise qu'une baisse des prix du lait.
Il est frappant de constater que la DBV est la plus critique en termes de langage, alors que la mise en œuvre de l’article 148 du règlement du marché commun dans la législation nationale allemande devrait en réalité aider les agriculteurs. Cependant, la DBV ne se sent pas du tout aidée par la législation proposée par Özdemir, mais parle de distorsion des conseils donnés et qualifie la proposition de « scandale ». Özdemir, membre des Verts allemands, souhaite obtenir des scores à moindre coût dans la bataille électorale actuelle.
Prix, volume et durée
L'article 148 de l'OCM est discuté en Allemagne depuis près de deux ans. L'objectif du règlement européen est de renforcer les agriculteurs par rapport à l'industrie et au commerce de détail. Özdemir souhaite y parvenir en obligeant les agriculteurs et les entreprises laitières à conclure des accords fixes sur le volume, le prix et la durée du contrat pour au moins 80 % du lait à fournir. Selon lui, les laiteries coopératives doivent également répondre à cette exigence. Il s’agit de donner aux agriculteurs une plus grande sécurité commerciale. Özdemir affirme fonder son projet de loi en partie sur l'avis de la Commission du futur de l'agriculture.
Selon la DBV, cette dernière solution est impossible, car il n'existe aucune recommandation de cette commission sur laquelle fonder les propositions du ministre. Holger Hennies, l'un des vice-présidents de la DBV, faisait partie de la commission du futur et affirme pouvoir prouver immédiatement que le ministre ne dit pas la vérité. Selon Hennies, les contrats obligatoires ne font qu’entraîner une baisse des prix du lait pour l’agriculteur.
Agneau laitier allemand
Le Milchindustrieverband allemand (MIV) a également de fortes objections, mais sur des points différents. Selon cette organisation, le ministre paralyse l'industrie laitière en imposant des réglementations nationales très restrictives à un secteur qui doit évoluer sur un marché international et très volatil. Une objection fondamentale au projet d'Özdemir est qu'il veut limiter la libre concurrence avec ses propositions, affaiblissant ainsi unilatéralement le secteur laitier allemand. Selon le MIV, ses propositions affectent également le principe de la liberté contractuelle.