Le lait néerlandais au comptant connaît une hausse substantielle cette semaine, sur un marché laitier pourtant sous forte pression. Si cette pression semblait s'être quelque peu atténuée ces dernières semaines, elle est désormais de retour en force. La hausse du lait cru néerlandais n'a guère modifié la situation.
La hausse du prix spot du lait aux Pays-Bas n'est qu'une simple amélioration par rapport à la situation antérieure à la pression accrue exercée sur le lait aux Pays-Bas (et en Belgique) en raison des pannes et des opérations de maintenance dans plusieurs grandes usines. Ce n'est pas un signe de reprise du marché. La semaine prochaine, une nouvelle fermeture pour maintenance aura lieu, ce qui pourrait encore peser sur le prix spot du lait néerlandais.
Il est regrettable pour les producteurs que ce produit ne génère que peu, voire pas de bénéfices, mais au moins la pression sur le marché intérieur peut être atténuée. Le prix le plus sous pression cette semaine est une fois de plus celui du lait écrémé concentré. Son prix DCA a chuté de 8,5 % cette semaine, pour atteindre 1 350 € la tonne (matière sèche).
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Les usines qui ne peuvent pas transformer leur propre lait vendent souvent une partie de leurs excédents sous forme de concentré à perte. Cette semaine, les fournisseurs étaient à nouveau nombreux dans toute l'Europe du Nord-Ouest. Les acheteurs pourraient saisir cette opportunité. La plupart d'entre eux cherchent à transformer ce concentré en lait écrémé en poudre. Une marge brute de 600 à 700 € par tonne est attractive pour eux, mais cela nécessite la disponibilité de tours de séchage. L'inconvénient de la transformation massive des excédents de concentré en lait écrémé en poudre est qu'elle exerce une pression supplémentaire sur le prix du lait en poudre. Cela se reflète également dans l'évolution du prix du lait écrémé en poudre, même si la baisse ne semble pas encore trop significative.
Crème et beurre
La crème, l'autre produit restant après la séparation et la concentration du lait, a maintenu son prix cette semaine, malgré une baisse de 1 %. Le prix du beurre a encore légèrement baissé.
Selon de nombreuses sources, une grande quantité de beurre est actuellement produite en Europe, ce qui laisse une offre abondante. À cela s'ajoutent des produits de Nouvelle-Zélande et des États-Unis. Curieusement, le beurre néo-zélandais n'est même pas moins cher que le beurre européen actuellement. Lors de la dernière vente aux enchères GDT, le beurre européen était environ 300 € moins cher la tonne que le beurre néo-zélandais. Pourtant, le prix du beurre ici semble voué à baisser encore davantage. Le beurre américain est bien moins cher, et de nombreuses sources suggèrent que la production européenne est trop élevée.
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La pression sur les prix du fromage se poursuit
Contrairement au marché du lait en poudre, globalement calme, celui du fromage subit lui aussi une pression considérable. La transformation du lait en fromage et en lactosérum (produits dérivés) demeure une option relativement attractive par rapport aux autres matières premières.
Malgré la forte baisse des prix du fromage, la transformation du lactosérum reste financièrement attractive, et le fromage doit encore être vendu. C'est là que réside le problème. Les stocks de fromage s'épuisent et vieillissent. Trop de produits bloquent le marché, et seules des mesures drastiques pourront y remédier.