Au vu des signes positifs observés cette semaine sur le marché des produits laitiers liquides, on pourrait croire à une reprise. Or, ce n'est pas le cas. Le marché du fromage reste atone, même si plusieurs acteurs estiment que les prix ont atteint leur niveau le plus bas. La situation est mitigée sur le marché du lait en poudre, tandis que celui du beurre demeure morose.
Ce dernier point est surprenant à l'approche des fêtes de fin d'année. Le prix du lait augmente généralement à cette période. L'évolution du prix de la crème confirme cette tendance, mais le marché du beurre dans son ensemble continue de se contracter légèrement.
Cela s'explique par une certaine dichotomie sur le marché du beurre. La demande de produits frais est soutenue. Le beurre conditionné en petits emballages, vendu par les discounters allemands, se négocie autour de 5 500 € la tonne. Ce prix est correct, mais il inclut les marges des fournisseurs et le coût du conditionnement. À l'autre extrémité du spectre, le beurre d'hiver irlandais est également proposé départ usine à environ 4 700 € la tonne, et les produits des grands transformateurs européens sont disponibles à partir de 4 800 € la tonne. Les grandes boulangeries et autres entreprises de transformation industrielle peuvent facilement gérer ces produits, ce qui influe également sur le marché.
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Le marché du lait et du lactosérum en poudre présente également un tableau contrasté. Les prix du lait écrémé en poudre sont relativement stables et bas, du fait d'une production élevée. Cela ne concerne pas directement les transformateurs laitiers, mais principalement les entreprises qui achètent leurs surplus de concentré de lait écrémé, le déshydratent elles-mêmes, puis le commercialisent à moindre coût. La faiblesse de la demande contribue également à cette situation. En revanche, la demande à l'exportation de lait en poudre est en hausse, ce qui pourrait entraîner une légère diminution des stocks. Le lait écrémé en poudre se vend actuellement entre 1 950 € et 2 070 € la tonne, selon la demande et la destination.
Le marché du lactosérum en poudre présente un tableau différent. D'une part, le prix du lactosérum en poudre destiné à l'alimentation humaine diminue légèrement, tandis que celui du lactosérum en poudre destiné à l'alimentation animale augmente considérablement, se rapprochant de celui du lactosérum alimentaire, généralement plus cher. La production de lactosérum en poudre est par ailleurs faible, notamment parce que de nombreuses tours de production sont utilisées pour la fabrication de lait écrémé en poudre, plus rentable. Cette situation fait grimper le prix du lactosérum en poudre, principalement en raison de la demande du secteur de l'alimentation animale.
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Si l'approvisionnement en lait diminue légèrement dans les semaines à venir, cette situation devrait à nouveau évoluer.
Les signaux du marché fromager restent tous au rouge. Les prix du Gouda et de l'Edam en papillote ont le plus chuté cette semaine, mais d'autres fromages continuent également de se négocier à perte. Le marché du cheddar serait le plus faible. Cependant, le marché du fromage semble progressivement se stabiliser et l'on s'attend à ce que les prix se stabilisent prochainement. Néanmoins, rien n'est encore garanti. La production laitière doit d'abord diminuer avant qu'une reprise du marché puisse se produire.
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Le secteur des produits laitiers liquides est le seul où la situation est globalement positive. L'offre de lait cru, en particulier, est inférieure à celle des semaines précédentes, en raison des variations saisonnières et du faible nombre d'usines actuellement en maintenance ou en réparation. Les prix du lait cru ont immédiatement augmenté de quelques centimes, et le concentré et la crème sont également devenus plus chers.
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Parallèlement, la valeur du lait livré continue de baisser. Au niveau du produit de base, le lait livré représente environ 35 € les 100 kilos. Heureusement pour les producteurs laitiers, tout le lait n'est pas transformé en produits de base ou en vrac. Une valeur ajoutée considérable est toujours générée lors de la transformation en produits de consommation et autres spécialités. Selon l'IFE (Institut allemand de la production laitière) de Kiel, la valeur du lait de base en octobre était de 39,10 € les 100 kilos. Aux Pays-Bas, cela représente 1 € de plus les 100 kilos. Néanmoins, ce prix reste nettement inférieur à l'indice des prix du lait de la DCA (basé sur les prix publiés) pour ce même mois.