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Opinie Johan Geroms

Évoluer avec les changements du commerce mondial

17 Juillet 2019 - Johan Geeroms - Commentaires 3

Au Brésil et en Argentine, ils ne peuvent plus tirer de soja pour la Chine. Il en va de même pour le coton d'Australie. Le visage du commerce mondial est en train de changer. À l'heure actuelle, la guerre commerciale en est l'un des principaux moteurs.

Pour un pays exportateur comme les Pays-Bas, il est important de rester concentré. Mais si l’on considère la situation globale du commerce mondial sur une période plus longue, elle change continuellement de visage.

L’idée selon laquelle la Chine deviendra la puissance économique la plus importante du monde au cours de ce siècle commence à s’imposer. Le chiffre de croissance « faible » (+6,2%) annoncé récemment n'y change rien. Les marchés évoluent. Regardez ce qui se passe en Amérique du Sud.

La Chine cherche des alternatives au soja américain. Parce que le Brésil et l’Argentine ne peuvent pas répondre à la demande, les Chinois ont les yeux tournés vers le Paraguay et l’Uruguay. Mais on constate également des changements dans les flux commerciaux ailleurs. Par exemple, les pays producteurs à bas prix d’Asie du Sud-Est profitent pleinement de la guerre commerciale.

Production en mouvement
Pensez au Cambodge, au Laos et au Vietnam. Nintendo a récemment décidé de déplacer une partie de sa production de la Chine vers le Vietnam. Sous couvert de « répartition des risques ». Apple se tourne vers des pays comme le Mexique, l'Inde, le Vietnam, l'Indonésie et la Malaisie pour accueillir une partie de la production chinoise.

L’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » (BRI) est également un moteur important de l’évolution du commerce mondial. Cet énorme « projet d'expansion » couvre désormais plus de 80 pays, principalement en Asie, en Europe et en Afrique. Cette zone représente près de 36 % du PIB mondial, 68 % de la population mondiale et 41 % du commerce mondial. Nous prévoyons une croissance des flux commerciaux entre la Chine et les partenaires de la BRI de +2019 milliards de dollars en 117 (après +168 milliards de dollars en 2018).

Si l’on prend un peu plus de distance et que l’on regarde en arrière sur une période légèrement plus longue, on peut également constater l’évolution du commerce mondial. La part des riches pays occidentaux s’effrite ainsi. Il y a vingt ans, les échanges commerciaux entre les États-Unis, le Canada et l’Europe représentaient plus de 60 % de l’ensemble des échanges bilatéraux dans le monde. Aujourd’hui, c’est moins de 50 %. En revanche, le rôle des marchés émergents augmente. 53 % des échanges commerciaux impliquent désormais un pays en développement. Il y a dix ans, ce chiffre était encore de 38 %, puisque Bloomberg Media publiait un article intéressant à ce sujet.

Faire des affaires les uns avec les autres
Bloomberg note que les économies émergentes font de plus en plus d’affaires entre elles. Cela réduit la dépendance à l’égard des économies riches et stimule en même temps notre propre développement. Une plus grande quantité de nourriture, d’énergie, de matériaux de construction et de biens de consommation finissent dans les régions les plus pauvres du monde, augmentant ainsi le niveau de vie local. Saviez-vous que 45 % du pétrole brut des pays de l’OPEP est destiné aux marchés émergents ? Il y a dix ans, ce chiffre était encore de 11 %.

Ne pensez pas que le commerce mondial est statique. Au cours de la vie d’un entrepreneur, les relations peuvent complètement changer. Pour continuer à croître, un nouveau regard est constamment nécessaire.

Johan Geroms

Johan Geeroms est directeur des risques chez Euler Hermes, leader mondial de l'assurance-crédit et du recouvrement des créances des entreprises. Dans ses blogs, Geeroms se concentre souvent sur les évolutions du secteur agricole.
commentaires
Commentaires 3
Bert van 't Klooster 17 Juillet 2019
C'est en réponse à cela Boerenbusiness article:
[URL=http://www.boerenbusiness.nl/column/10883285/move-with-changes-in-wereldhandel-mee]Évoluez avec les changements du commerce mondial[/url]
Très bon article ! Cet homme comprend comment courent les "lièvres". Les entrepreneurs agricoles investissent à long terme et veulent aller dans une direction qui offre un avenir. (également des Pays-Bas)
Nous aimerions davantage de ces opinions/faits de qualité, alors la discussion sur la manière de (ré)organiser pour que nous puissions évoluer vers une nation d’innovation alimentaire deviendra plus populaire.
hans 17 Juillet 2019
Cet homme comprend comment courent les lièvres, oui.

Pas un mot sur le boycott de la Russie par les États-Unis et l’Union européenne.
Pas un mot sur la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Pas un mot sur l’imminence de l’AECG libre et du Mercosur.
Pas de mot sur les restrictions de l’UE si les États-Unis disent non.

Pas un mot sur la pollution de l’air et du transport maritime (ravitaillement entièrement subventionné et hors taxe).

Le seul projet international prometteur pour l’avenir, la liaison ferroviaire rapide entre la Chine et l’Europe, n’apportera rien ici car la Russie y participe, oups.

Le commerce international est un jouet dans lequel l’argent disparaît dans de grandes poches en franchise d’impôt, oh non, avec une fiscalité optimisée, et les citoyens seront bientôt en mesure de payer pour tous les dommages environnementaux qui en résultent.

Encore une belle pièce, Johan.
hans 18 Juillet 2019
Johan, voici un morceau de la 2ème salle française, où l'on dit la vérité sur ce grand commerce mondial. En français, mais compréhensible pour beaucoup
https://www.facebook.com/ParaFoxTV/videos/341174560146938/
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