Les Pays-Bas et la Grande-Bretagne se rendront aux urnes pour les élections au Parlement européen le jeudi 23 mai, suivis du reste de l'Europe le dimanche 26 mai. Une grande victoire des partis populistes pourrait-elle ébranler l'euro ?
Les Européens auront une chance de faire entendre leur voix cette semaine, mais ils ne doivent pas se faire d'illusions sur leur capacité à orienter la zone euro dans une direction différente. Après tout, le pouvoir du Parlement européen est trop petit. La soumission des lois est réservée à la Commission européenne. Le Parlement n'a que le pouvoir d'amender, d'approuver ou de rejeter une loi. Même avec l'approbation, il n'y a aucune garantie que la loi sera mise en œuvre. Le Conseil des ministres doit encore valider la proposition.
Pourtant, les marchés monétaires et financiers regardent les élections avec une certaine appréhension. Une victoire majeure des partis populistes ne sera pas aussi difficile qu'on pourrait le penser. Cela a à voir avec la manière dont ces parties gèrent les points faibles du marché, comme le Brexit. Alors que les partis pro-Europe misent sur un parcours dur pour donner l'exemple, les partis populistes seront indulgents envers les Britanniques. Ils peuvent également vouloir quitter l'Union européenne à long terme.
Conflit italien
Il y a de fortes chances que les partis populistes donnent également au gouvernement italien plus de latitude pour poursuivre sa propre politique budgétaire. Après tout, cela nuit à la situation financière de Italie† En conséquence, l'Italie doit payer un taux d'intérêt plus élevé lorsqu'elle demande de nouvelles obligations d'État. L'impact sur l'euro sera alors bien moindre que s'il s'agissait d'une autre confrontation brutale, dans laquelle le pays menace de quitter l'Union européenne.
Sur un point, les élections au Parlement européen peuvent provoquer un choc : une victoire convaincante du parti du Brexiteer Nigel Farage. Une victoire de Farage montre qu'une grande partie de la population britannique en a tellement marre des négociations qu'elle veut tourner le dos à l'Europe via un Brexit dur si nécessaire. La livre en prendra un sacré coup. D'un autre côté, la monnaie pourrait être stimulée si les partis pro-européens réussissent bien en Grande-Bretagne.
Pour l'instant, cependant, tout indique que les tensions autour du Brexit ne remonteront à leur point d'ébullition qu'après l'été. A moins que Farage n'enregistre une très large victoire jeudi 23 mai.
© DCA Multimédia. Le droit d'auteur est basé sur ces informations sur le marché. Il est interdit de reproduire, distribuer, distribuer ou rendre disponible le contenu à des tiers moyennant des frais, sous quelque forme que ce soit, sans l'autorisation expresse et écrite de DCA MultiMedia.