Les grandes marques de luxe bénéficient d’un plan de soutien à l’économie chinoise. Pourtant, un groupe d'horlogers suisses tire la sonnette d'alarme. Un franc très fort rend de plus en plus difficile la concurrence avec les concurrents étrangers.
Il arrive régulièrement qu’une banque centrale reçoive un appel lui demandant de baisser d’un cran son taux directeur. Parfois, cet appel vient des dirigeants du gouvernement, qui pourraient profiter du coup de pouce économique qu’apporterait une baisse des taux d’intérêt à l’approche des élections. Le président Lyndon Johnson aurait même poussé avec colère Bill Martin, alors président de la Fed, contre un mur en 1965, après que ce dernier eut osé augmenter le taux directeur. Toutefois, ce sont généralement les économistes qui ont une opinion bien arrêtée sur l’orientation des banques centrales. Mais à la mi-septembre, les horlogers suisses ont lancé un appel retentissant à la Banque nationale suisse (BNS) pour qu'elle baisse les taux d'intérêt.
Cela rend une Rolex complètement inabordable
Derrière cet appel se trouvent des marques bien connues comme Rolex et Patek Philippe, mais aussi des conglomérats de luxe comme Swatch Group et Richemont. Les ventes de montres suisses ont chuté de 2024% au cours des sept premiers mois de 2,4. Selon les entreprises, cette baisse ne peut être considérée séparément de la force du franc suisse. Au cours des deux dernières années, la monnaie a augmenté de près de 20 % par rapport au dollar. Les ventes vers la Chine en particulier – qui maintient le renminbi raisonnablement en phase avec le dollar – sont sous pression avec une baisse de 6 % des exportations. Certains horlogers ont même temporairement mis au chômage certains de leurs collaborateurs pour éviter des licenciements.
La BNS empêche la chasse aux records
Les défis des marques de luxe ne sont certainement pas isolés. Le secteur des exportations représente pas moins de 55% de l'économie suisse. La hausse du taux de change du franc rend très difficile pour les entreprises du pays alpin de rivaliser avec les concurrents des pays dont la monnaie est relativement bon marché. Il est vrai que la BNS a tenté la semaine dernière d'atténuer un peu la pression exercée sur la monnaie. La banque centrale a abaissé le taux d'intérêt directeur de 1,25 % à 1 %. En outre, la BNS se préparait à une nouvelle baisse des taux d'intérêt en décembre. Le franc a reculé un instant, mais a rapidement remonté. Si la banque centrale n’était pas intervenue sur les marchés des changes, la monnaie aurait sans aucun doute repris sa course aux records.
Le sac à malice s'ouvre
La BNS devra probablement déployer son sac à astuces dans les mois à venir pour maintenir le franc sous contrôle. La monnaie est populaire comme valeur refuge en période d’incertitude financière. De plus, la Réserve fédérale et la Banque centrale européenne sont en bonne voie de réduire leurs taux directeurs plus rapidement que la BNS. Ces mouvements de taux d’intérêt poussent également le franc à la hausse. La marque de sport On prouve qu'il est effectivement possible pour une entreprise suisse de braver les vents contraires des devises et de réussir sur la scène mondiale. Les ventes ont bondi de près de 30 % au deuxième trimestre. Cela est dû en partie à l’implication de (l’ancien) phénomène du tennis Roger Federer. Tout ce qu'il touche se transforme en or. On espère que les milieux d'affaires suisses resteront à l'écart du franc.
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