Les prix du pétrole s'effondrent, car il apparaît clairement que les bombes américaines ne provoquent pas d'escalade du conflit au Moyen-Orient. Cependant, la réaction tiède du marché des changes suggère qu'il est trop tôt pour déclarer une véritable paix.
L'attaque américaine contre des installations nucléaires et d'autres cibles en Iran aurait pu théoriquement jeter de l'huile sur le feu dans un Moyen-Orient étouffant. Au lieu de cela, les prix du pétrole ont chuté ces derniers jours. Le baril de Brent, qui s'échangeait à plus de 77 dollars vendredi, ne valait plus que 66 dollars mardi midi. Cette forte baisse des prix du pétrole est en grande partie due à la faible réaction de l'Iran aux bombardements américains et à l'annonce par le président Donald Trump d'un cessez-le-feu entre les deux pays.
Une paix fragile
Selon Trump, le cessez-le-feu aurait dû entrer en vigueur mardi matin à 6 heures. Cependant, les deux parties s'accusent mutuellement d'avoir mené des attaques après cette heure. Le marché des changes envoie également un signal très clair quant à la fragilité de la paix. Les devises pétrolières comme le dollar canadien et la couronne norvégienne sont légèrement plus élevées mardi qu'avant le week-end. Entre début mars et mi-juin, ces devises ont déjà progressé respectivement de 00 % et 7 % par rapport au dollar américain. Pour le Canada et la Norvège, le recul du huard et du nokkie – comme on les appelle aussi – n'est pas une catastrophe.
L'inconvénient d'une pièce puissante
Une monnaie forte est souvent moins attrayante qu'il n'y paraît. Importer des produits peut être moins cher, mais l'évolution du taux de change vers des monnaies moins valorisées signifie que les produits des fabricants norvégiens et canadiens deviennent légèrement plus chers à l'étranger. Il est donc plus difficile pour les entreprises de ces pays de rivaliser sur le marché international. Cette évolution est particulièrement désagréable pour le Canada, dont l'économie est relativement ouverte. Afin de stimuler son économie et de maîtriser le huard, la banque centrale canadienne a réduit son taux directeur de près de moitié en un peu plus d'un an, le faisant passer de 5 % à 2,75 %. La semaine dernière, la Norges Bank a procédé à sa première baisse de taux d'intérêt en plus de cinq ans.
Jouer la carte maîtresse
Toutefois, les hausses de taux d'intérêt des banques centrales ne serviront à rien si les tensions reprennent. L'Iran étant quasiment impuissant sur le plan militaire, le risque subsiste que le pays joue son principal atout. Si Israël accentue trop la pression, il pourrait fermer le détroit d'Ormuz à la navigation. Jusqu'à un quart du pétrole transite par cet étroit détroit. Par le passé, la simple menace d'une fermeture suffisait à faire grimper le prix du pétrole de 10 à 20 %. Tant que ce scénario n'est pas écarté, un recul rapide du dollar et du dollar néo-zélandais est peu probable.
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