Le marché en est convaincu : le dollar ne peut que chuter davantage. Mais ce pessimisme unanime est précisément ce qui constitue le danger. Dès que plus personne ne croit à la reprise, c'est souvent à ce moment-là qu'elle commence.
À en juger par l'actualité financière, il est évident que le dollar n'a qu'une seule direction : une baisse continue. Le président américain Donald Trump gagne en influence au sein de la Réserve fédérale. Cela ne renforce certainement pas la confiance de la communauté financière envers la banque centrale et le dollar. Le président de la Fed que Trump nommera bientôt plaidera sans aucun doute en faveur de nouvelles baisses de taux d'intérêt. Celles-ci interviendront en 2026, en plus des deux baisses de taux d'intérêt mises en œuvre avant le début de l'année. Une baisse des taux directeurs constitue souvent un obstacle majeur pour une devise dans le monde des changes. Si l'on ajoute à cela le fait que les politiques imprévisibles de Trump se font de plus en plus sentir, il devient évident qu'une nouvelle baisse du dollar est inévitable.
Corrections importantes
C'est là que réside le danger. Lorsque tout le monde s'accorde sur le fait qu'un prix ne peut évoluer que dans un sens, un retournement de situation est généralement imminent. C'est également fréquent en bourse. Lorsque les bénéfices des entreprises progressent fortement et que le climat économique est très favorable, chacun investit autant que possible en actions. Il ne reste plus de réserves pour faire grimper les cours. Le moindre nuage à l'horizon est un signal pour les investisseurs de prendre leurs bénéfices. Nombre des journées de bourse les plus difficiles ont donc eu lieu alors que le marché boursier semblait en plein essor.
Feinte du dollar
Le même phénomène se produit sur les marchés des changes. L'un des meilleurs exemples remonte à moins de douze mois. À l'approche du début de l'année 2025, presque tout laissait présager que le dollar vaudrait autant que l'euro pour la première fois depuis trois ans. Les taux d'intérêt européens étaient alors en chute libre, tandis que les plans du président Trump (alors élu) semblaient devoir donner un coup de fouet significatif à l'économie américaine. Or, les politiques commerciales imprévisibles de Trump ont privé le dollar de son statut de valeur refuge en cette période d'incertitude. Conjugué à la disparition du facteur favorable des taux d'intérêt, ce phénomène a été l'élément clé de la baisse de 10 % du dollar en 2025.
Petite étincelle, grandes conséquences
Un scénario similaire pourrait se produire dans les mois à venir. Presque tous les économistes et banques d'investissement se sont déjà positionnés sur une nouvelle baisse du dollar. shutdown Le tableau négatif entourant le dollar est complété. Parallèlement, la hausse de l'IA sur les marchés boursiers, alimentée par les flux d'investissement vers le marché boursier américain, continue de susciter une demande considérable pour la devise américaine. En Europe, les doutes croissants concernant les finances publiques françaises minent la vigueur de l'euro. L'histoire montre qu'il suffit souvent d'une petite étincelle pour déclencher un retournement de situation significatif. Sur le marché des contrats à terme, les positions en euros ont déjà diminué ces dernières semaines. Cela suggère que cette étincelle pourrait être plus proche qu'on ne le pense.
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