La réaction tiède à la victoire électorale d'Emmanuel Macron indique que l'orientation des marchés des changes est désormais déterminée par l'évolution économique et celle du marché des taux d'intérêt. L’euro n’est plus en proie aux inquiétudes concernant la survie de l’Union européenne.
La victoire de Macron était tout simplement considérée comme acquise sur les marchés financiers. Même si le danger d'une sortie de la France de l'euro sous Marine Le Pen est enfin écarté, les principaux indices boursiers européens ont clôturé en territoire négatif lundi. Sur les marchés des changes, la monnaie européenne a légèrement augmenté face au yen japonais et au franc suisse, mais a baissé face au yen japonais et au franc suisse. le dollar américain.
Une nouvelle tendance détermine la direction des devises
La réaction tiède du marché est en grande partie due au fait que les traders ont déjà choisi des positions en faveur d’une victoire de Macron ces dernières semaines. Peu après le premier tour des élections françaises du 22 mai, l'euro a augmenté de 2 pour cent à 1,09 dollar. La devise a ensuite encore augmenté jusqu'à 1,10. Juste avant le tour électoral décisif qui a encore changé l’ambiance. Cela a tout à voir avec le déplacement de l’attention de la politique européenne vers une tendance plus structurelle.
Les taux d’intérêt américains augmentent
Le taux d'intérêt sur les obligations d'État américaines à 10 ans a rebondi, passant de 2,2 pour cent à 2,4 pour cent après une baisse significative entre la mi-mars et la mi-avril. Un taux d’intérêt plus élevé rend plus intéressant pour les partis de détenir leurs actifs en dollars. En outre, il semble que les taux d’intérêt à court terme aux États-Unis vont également bientôt augmenter.
La croissance économique de 0,7 pour cent au premier trimestre n'a fait que peu d'effet, mais l'évolution sous-jacente est très favorable. Le chômage est tombé à un niveau très bas de 4,4 pour cent et les prix de l'immobilier augmentent régulièrement. Les bénéfices des entreprises américaines (cotées) ont augmenté d'environ 10 pour cent au cours des premiers mois de l'année.
L'Europe rattrape son retard
La situation économique positive fixe le seuil auquel la Réserve fédérale (Fed) pourra également augmenter légèrement les taux d'intérêt à court terme lors de sa prochaine réunion à la mi-juin. En Europe, les taux d'intérêt sont très bas. Cela ne changera pas à court terme, mais il y a de fortes chances que les chiffres de croissance du premier trimestre la semaine prochaine conduisent à une nouvelle série de spéculations selon lesquelles une hausse des taux d’intérêt européens est plus proche que ce que de nombreux partis envisagent actuellement. Avant que cela ne se produise, la Banque centrale européenne (BCE) doit d’abord cesser d’acheter des obligations et d’autres actifs ; une mesure de relance pour laquelle le président de la BCE, Mario Draghi, a reçu de nombreuses critiques lors de sa visite à la Chambre des représentants.
Le flux d’informations est du bruit
Dans un avenir proche, une grande attention sera sans aucun doute accordée aux élections à la Chambre des communes britannique du 8 juin et aux élections au Bundestag allemand qui auront lieu en septembre. Mais pour l’instant, l’évolution de l’euro par rapport au dollar est principalement déterminée par l’évolution de la conjoncture et des taux d’intérêt des deux côtés de l’océan Atlantique. Le scénario le plus probable est que le taux de change évolue latéralement dans les semaines à venir, avec éventuellement un dollar un peu plus fort avant la prochaine décision de la Fed sur les taux d'intérêt.
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