Les marchés financiers attendent la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi 26 octobre. Lors de cette réunion, la BCE présentera la poursuite du programme d'achats (QE) qui expire fin décembre. La BCE maintient sa politique, craignant que cette suspension n'ait de graves conséquences négatives pour l'euro.
La BCE achète chaque jour de bourse pour près de 3 milliards d’euros d’obligations (d’État) et d’autres actifs pour soutenir l’économie européenne. Même si la croissance économique s'accélère dans de nombreux pays, la banque n'a pas l'intention d'arrêter ce programme. Avant la réunion, il a été annoncé que les achats se poursuivraient jusqu'en septembre, voire décembre de l'année prochaine.
Pourtant, le monde financier retient son souffle. Tout indique que la BCE va réduire l’ampleur des mesures de soutien. La grande question est : dans quelle mesure. La plupart des économistes prédisent que le montant actuel de 60 milliards d’euros par mois sera réduit à 20 ou 30 milliards d’euros.
L’économie européenne autonome
La zone euro se dirige vers une croissance économique de plus de 2 % cette année. C'est mieux que la moyenne de 0,1 %. Cette moyenne correspond aux années où il n’y avait pas de programme d’achat. Il semble que l’économie européenne sera bientôt à nouveau capable de voler de ses propres ailes. La principale raison pour laquelle la BCE poursuit ses achats est le signal donné par l’annonce de la fin du programme de relance.
La prochaine étape dans la normalisation de la politique est une augmentation des taux d’intérêt. La hausse des taux d’intérêt augmentera la valeur de l’euro. Et la BCE n’attend pas cela avec impatience. Une monnaie plus chère freine le secteur des exportations et cela constitue une menace pour la bonne reprise économique en cours.
Tactiques de retardement
Début septembre, la banque avait déjà eu un avant-goût de ce qui pourrait arriver si le programme d'achat était arrêté. À l’époque, la BCE avait annoncé qu’elle dévoilerait ses plans lors de la prochaine réunion. Immédiatement après cette annonce, l'euro a atteint son plus haut niveau face au dollar depuis plus de 2 ans.
La stratégie de la BCE vise à convaincre le marché qu'une hausse des taux d'intérêt ne sera pas à l'ordre du jour avant 2019. Aux États-Unis, la Réserve fédérale est désormais moins réticente à relever les taux d’intérêt. Le scénario le plus probable est que les taux d’intérêt américains atteignent 2 % à la fin de l’année prochaine. L’écart croissant des taux d’intérêt avec l’euro rend plus intéressant pour les partis de détenir leurs actifs en dollars.
Commande de salle de bain
En raison de la perspective selon laquelle une hausse des taux européens mettrait plus de temps à se concrétiser, la monnaie américaine (après une baisse de 13 % au cours des 8 premiers mois de 2017) a augmenté de 2 % depuis la mi-décembre. Cette avancée pourrait s'accélérer si la BCE reste muette jeudi sur les ajustements de l'ampleur et de la durée du programme d'achat.
D’un autre côté, toute allusion à la fin des mesures de relance ou à une réduction plus importante que prévu du paiement mensuel conduira l’euro à inverser sa récente baisse. S’il n’y a pas de surprise majeure, le taux de change continuera probablement de dériver latéralement jusqu’au 1er novembre. Puis c'est à nouveau au tour de la Réserve fédérale.
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