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Bel intérêt pour les PME : égaux moines, égaux capuchons ?

21 mai 2017 - Marianne Adema

Ces derniers mois, les intérêts moratoires en cas de remboursement anticipé des prêts immobiliers ont fait beaucoup de bruit. Le 20 mars, l'Autorité néerlandaise des marchés financiers (AFM) a publié une étude sur les taux d'intérêt pénalisants appliqués par les prêteurs hypothécaires. La conclusion est que les méthodes de calcul sont souvent incorrectes et que les résultats sont injustes. Des amendes excessives sont donc imposées. 

Une nouvelle directive hypothécaire a été incluse dans notre législation depuis le 14 juillet 2016. Les banques recalculeront les taux d’intérêt pénalisants facturés aux consommateurs après le 14 juillet 2016. Ces consommateurs peuvent alors récupérer une partie de leur argent.

L'AFM répond aux plaintes des consommateurs

Les consommateurs qui ont payé une amende avant le 14 juillet 2016 peuvent demander réparation auprès des tribunaux ou auprès du Kifid (Financial Services Complaints Institute). L'AFM répond aux plaintes concernant les intérêts pénalisants facturés aux consommateurs. Nous savons désormais que ces taux d’intérêt de pénalité sont souvent trop élevés, mais qu’en est-il des taux d’intérêt de pénalité appliqués à votre prêt commercial ?

Qu’est-ce qu’un intérêt moratoire ?
Si vous contractez un prêt à taux fixe, vous acceptez de payer le taux d'intérêt à la banque pendant une certaine période. Si vous ne respectez pas cet accord, la banque subira un désavantage financier. Vous devrez alors payer des frais pour cela. Cette compensation est appelée « intérêts moratoires ».

Les dispositions relatives aux intérêts moratoires pour le financement des entreprises sont « cachées » dans les petits caractères du contrat de prêt. La façon dont les intérêts de pénalité sont calculés est décrite de manière quelque peu énigmatique pour beaucoup.

A quand des intérêts pénalisants ?
Les taux d’intérêt ont fortement baissé ces derniers temps. Cela peut être une raison pour vous de reconsidérer les prêts et les taux. Il peut alors être intéressant de procéder à des remboursements supplémentaires ou de prolonger prématurément votre prêt (à taux fixe) et de conclure au préalable un nouvel accord de taux d'intérêt. Cela peut être dû, par exemple, au fait que vous estimez que les taux d'intérêt sont actuellement favorables et/ou que vous souhaitez répartir votre risque de taux d'intérêt. 

Dans de nombreux cas, la banque peut imposer une amende

Il est important pour chaque entreprise que la gestion des intérêts soit appliquée de manière responsable. Naturellement, la question devient alors : que dit le contrat de prêt à ce sujet ? Dans de nombreux cas, la banque peut facturer des intérêts de pénalité.

Le rapport de l'AFM
L'Autorité néerlandaise des marchés financiers indique dans son rapport du 20 mars comment les taux d'intérêt de pénalité doivent être calculés. En substance : les banques ne peuvent pas facturer plus que le total de leur « désavantage financier ». Celui-ci prescrit, entre autres, quel taux d'intérêt de comparaison les banques peuvent utiliser pour le calcul. Le taux d’intérêt de comparaison est le taux d’un prêt hypothécaire d’une durée comparable à la période d’intérêt fixe restante. Si ce n’est pas le cas, le taux d’intérêt adjacent le plus élevé doit être utilisé.

En d’autres termes : une banque ne peut pas calculer son désavantage financier sur la base de la durée restante x le taux d’intérêt (par exemple 3 ans x 4,5 %). La banque doit corriger le taux qu'elle facture pour un nouveau prêt hypothécaire (par exemple 2 %) et cette différence est alors considérée comme un désavantage.

En tout cas, c'est un joli rapport pour les consommateurs. Cependant, ce rapport n’offre aucune consolation à l’entrepreneur. La protection contre les taux d’intérêt déraisonnables est là pour le consommateur, mais pas vraiment pour l’entrepreneur. Et si vous disposiez d’un financement pour votre entreprise ?

Souhaitez-vous rembourser plus ou rembourser plus tôt ? Ensuite, vous payez souvent des intérêts de pénalité

Comment fonctionnent les intérêts moratoires pour le financement d’une entreprise ?
Avec un prêt professionnel à taux fixe, la banque vous offre souvent la possibilité de rembourser un pourcentage limité par an sans pénalité. Voulez-vous payer plus ou souhaitez-vous rembourser votre prêt plus tôt ? Dans ce cas, vous devez généralement payer des intérêts de pénalité. Un « taux d’intérêt de comparaison » est également utilisé pour le calculer. Les conditions stipulent souvent qu'il s'agit des intérêts que la banque percevrait sur le marché interbancaire pour des prêts comparables. Ce qui est désagréable, c'est que le taux interbancaire (lire : Euribor) est souvent considérablement inférieur au taux d'un prêt d'une durée égale à la période d'intérêt fixe restante.

En d'autres termes : en faisant dépendre les intérêts moratoires d'un taux d'intérêt de comparaison inférieur, les banques peuvent désormais facturer bien plus que ne l'est réellement le « désavantage financier ». En outre, les conditions stipulent souvent que la pénalité s'élève à au moins 1 pour cent du montant à rembourser par anticipation. Dans de nombreux cas, ce minimum de 1 pour cent s’applique également aux prêts à taux d’intérêt variable, même si cela ne présente que peu ou pas de désavantage financier pour la banque.

Pourquoi cela ne s’applique-t-il qu’aux consommateurs ?

Est-ce également raisonnable pour les PME ?
À mon avis, il devrait également s'appliquer au financement des entreprises des PME que la banque ne puisse pas facturer des intérêts de pénalité supérieurs au « désavantage financier ». Il est incompréhensible que le critère du caractère raisonnable des intérêts moratoires doive s’appliquer uniquement aux consommateurs et non aux PME. Cela s'explique principalement par le fait que la PME, compte tenu de sa position, est comparable à un consommateur et dépend fortement de ce que la banque lui impose lorsqu'elle lui accorde un financement.

De plus, il y a beaucoup à dire sur le fait que la banque doit également être transparente dans ces cas-là et fournir des précisions sur la manière dont elle calcule les intérêts de retard. Vous pouvez vous attendre à ce que le devoir de diligence de la banque signifie qu'elle n'impose que des amendes raisonnables à chaque client, y compris les PME.

Marianne Adama

Marianne Adema est avocate chez Adema Avocat et Conseil. Elle est spécialisée en droit financier, droit agricole et droit immobilier. L'Adema accompagne de nombreux entrepreneurs agricoles et dispose d'un cabinet de conseil et de contentieux. Elle est également conseillère juridique sur divers projets éoliens.

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