Holman déclenche un scandale injustifié sur la pomme de terre

Le député du NSC, Harm Holman, a suscité la colère des producteurs de pommes de terre après s'être prononcé fermement contre la variété de pomme de terre Innovator lors d'un débat parlementaire. La variété de restauration rapide spécialement conçue pour couper de longues frites jaune doré. Avec son histoire, Holman montre que peu de choses ont changé en 25 ans. Une fois de plus, une variété de pomme de terre est injustement sacrifiée.

Lors d'un débat sur les produits phytosanitaires à la Chambre des représentants le mercredi 27 novembre, le député du NSC Holman, qui a lui-même été producteur laitier à Drenthe pendant quarante ans, a décidé de cibler la variété de pomme de terre Innovator. Selon l'homme politique, cette variété nécessite non seulement de nombreuses pulvérisations, « jusqu'à vingt par saison », mais les agriculteurs seraient également obligés de la cultiver. Tout simplement parce que McDonald's l'exige.

Des déclarations audacieuses
Holman aurait dû lire d'abord ou consulter les producteurs de pommes de terre avant de faire de telles déclarations au Parlement. Il est vrai qu’une variété comme Innovator ne peut se passer de protection des cultures. Surtout quand la pression du phytophthora est aussi élevée que la saison dernière. La race ne fait donc pas exception à la règle. L’affirmation selon laquelle Innovator a besoin de beaucoup plus d’azote peut également être discutée.

Ensuite, il faut se demander si les producteurs sont forcés. Pour commencer, les producteurs de pommes de terre – du moins ceux que je connais – sont parfaitement capables de faire leurs propres choix quant à la variété qu’ils souhaitent cultiver. Personne n’est obligé de faire cela. Cela dépend du type de sol sur lequel vous cultivez, de ce qui convient à vos activités commerciales et de nombreux autres facteurs, petits et grands. En Europe, Innovator n'est plus vraiment un innovateur, car de nombreux producteurs estiment que les rendements sont à la traîne. Ceux qui disposent du climat propice à sa culture ont obtenu d’excellents rendements financiers ces dernières années. Innovator est une savoureuse « frites » qui n'est pas inférieure à Agria.

Pour le train
La position de Holman rappelle fortement la campagne sur le pipit empoisonné menée par Milieudefensie et la Fondation Nature et Environnement au début des années 2000. Le ballon a déjà été lancé par les médias généralistes. À l’époque, c’était la fierté néerlandaise Bintje qui devait souffrir de la publicité. Le programme de recherche Value Inspection Service a été créé en 2017 affermir à propos de cette controverse sur la pomme de terre. Pim de Ruiter, alors chef du département nature et environnement au sein de la fondation DOEN, y explique fièrement comment Bintje a été mise sous le train par les clubs environnementaux. Non pas parce que la race était une « utilisatrice de poison » notoire, mais principalement en raison de la valeur symbolique qui lui était attachée. C'est désormais Innovator qui a apparemment subi le même sort.

La diffamation de Bintje a finalement eu surtout un effet sur les supermarchés, qui ont décidé de ne plus stocker ces pommes de terre dans leurs rayons. Les transformateurs ont effectivement détourné la variété, mais cela était principalement dû à une qualité décevante et à l'arrivée d'alternatives bien meilleures.

Heureusement, Holman a aussi la solution. Il recommande à McDonald's de choisir des variétés résistantes ou des pommes de terre biologiques. Logique, non ? Holman aurait également été mieux placé pour en apprendre davantage sur le secteur en premier. Jamais auparavant il n'a été aussi difficile de maintenir des cultures de pommes de terre saines, ce qui demande beaucoup d'efforts, en particulier pour les producteurs biologiques. Dans la plupart des cas, cela s’est traduit par une très mauvaise récolte. De nombreuses parcelles ont été incendiées prématurément ou ont dû être fortement pulvérisées. Aucun gain environnemental. Si McDonald's avait eu cette possibilité, les conteneurs en carton seraient restés pratiquement vides cette année.

La douleur est ailleurs
Les véritables préoccupations du secteur de la pomme de terre sont, d'une part, la réduction significative des ressources et, d'autre part, les souches de Phytohpthora de plus en plus agressives et à évolution rapide. En raison du manque d’une large gamme de substances actives, des résistances se cachent, ce qui est déjà douloureusement évident dans la pratique. Les variétés résistantes ou robustes constituent en effet une arme importante dans la lutte, mais de plus en plus de scientifiques s'accordent sur le fait qu'elles n'ont d'avenir que si elles sont utilisées en combinaison avec (à faible dose) une protection des cultures. De cette façon, vous conservez les gènes de résistance plus longtemps au lieu de les épuiser en un an, comme c'est le cas actuellement.

Les déclarations de Holman n’aident personne et provoquent en réalité davantage de polarisation. Si une variété de pomme de terre nécessite une quantité excessive de pulvérisation ou d’engrais, le secteur résoudra le problème lui-même. On ne le cultive tout simplement plus parce que les coûts sont trop élevés. Personne ne veut d'une campagne gifpieper2.0. N'avons-nous rien appris en 25 ans ?

Niels van der Boom

Niels van der Boom est spécialiste principal du marché des cultures arables chez DCA Market Intelligence. Il réalise principalement des analyses et des mises à jour sur le marché de la pomme de terre. Dans ses colonnes, il partage sa vision pointue du secteur des cultures arables et de la technologie.

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