Les éleveurs de porcs français se sentent défavorisés. Comparé aux pays voisins d’Europe, le prix du porc français est systématiquement inférieur. Comment ça se fait?
La France est le pays du vin et du fromage, mais les Français ont aussi un secteur porcin important. En termes d'effectifs (12,7 millions), la filière porcine française est même le troisième pays porcin d'Europe ; après l'Allemagne (27,3 millions) et l'Espagne (29,2 millions). Cependant, en termes de prix de distribution, les Français sont depuis des années en dessous du niveau des pays voisins.
Pendant les mois d’été, les éleveurs de porcs français étaient bien moins payés que leurs collègues allemands et espagnols. En juin, le prix du porc français était inférieur de 0,12 € par kilo au prix espagnol et de 0,17 € par rapport au prix du porc allemand. Il y a également eu un écart de prix important dans les mois qui ont suivi. C'est une tendance qui dure depuis des années.
Le prix du porc français était en moyenne de 2017 € le kilo en 1,37, soit environ 6 % de plus que l'année précédente. Cette augmentation de prix est considérablement inférieure à celle de pays comme l'Espagne (+8,5%) et l'Allemagne (+11,5%). Aux Pays-Bas, Vion a enregistré cette année une moyenne de 1,62 € le kilo (+11,7%). En termes de prix de revient, les Français (1,42 € le kilo) obtiennent de meilleurs résultats que les Pays-Bas (1,50 €), selon les chiffres d'InterPIG.
(Le texte continue sous le graphique)En 2017, le prix du porc en France était bien inférieur à celui de l'Allemagne.
Peu d’exportation en Asie
La FRSEA, un syndicat d'agriculteurs en France, se bat depuis des années contre ce qu'elle considère comme un constat inquiétant. En agissant ensemble en tant que producteurs, on tente de former un front contre les acheteurs. Jusqu’à présent, il y a eu un manque de succès. Les chaînes de distribution françaises réclament à plusieurs reprises des mesures d'augmentation des coûts, se cachant derrière les souhaits des consommateurs. Cependant, aucune compensation financière n’est accordée, au grand dam des éleveurs de porcs français.
La raison pour laquelle le prix de paiement est plus faible est l'accès limité de la France aux marchés tiers. Ceci est important pour la valeur carrée de la carcasse de porc. La France exporte beaucoup moins vers la Chine, premier marché mondial du porc, que vers les autres pays européens. Entre janvier et octobre, la France a exporté 42,302 75,334 tonnes. Comparé aux exportations du Danemark (72,028 XNUMX tonnes) et des Pays-Bas (XNUMX XNUMX tonnes), c'est décevant. La France produit également peu de volumes dans les autres pays asiatiques.
Le retard des exportations chinoises est dû au fait que la France compte un nombre relativement important d'abattoirs sans licence d'exportation. La France compte environ 1.000 2017 abattoirs, dont plusieurs ont un caractère régional. Il a été récemment annoncé qu'à court terme davantage d'abattoirs français seraient autorisés à exporter vers la Chine. Cela pourrait entraîner une légère augmentation du volume des exportations vers la Chine. En XNUMX, la France a exporté à peine plus que le Royaume-Uni (UK). Et ce, même si le cheptel porcin du Royaume-Uni représente environ un tiers de celui de la France.
Intérieur saturé
En décembre dernier, il a été annoncé la fusion de deux coopératives de producteurs de porc (Aveltis et Prestor). Aveltis, deuxième coopérative porcine de France avec 2 millions de porcs par an, fusionne avec Prestor. Prestor serait la troisième plus grande coopérative ; avec 2,9 million de porcs par an. La fusion sera probablement finalisée l'été prochain. C’est fait pour paraître plus fort à l’international.
Le besoin de vendre du porc français sur le marché mondial s'accroît également. Cela est dû au fait que la consommation intérieure de porc est en déclin depuis des années. Les produits régionaux sont utilisés pour tenter d'intéresser les consommateurs au porc français. Dans le même temps, le secteur français de la viande souffre d’une atteinte à son image due à des abus dans les abattoirs. On ne s’attend donc pas à une augmentation de la consommation de viande au niveau national.
La question pour les années à venir est de savoir si la France parviendra à vendre plus largement sa viande de porc sur le marché mondial. Si tel est le cas, la taille du cheptel porcin peut rester la même. Dans le cas contraire, il est probable que le secteur porcin en France se contracte encore davantage. Jusqu'en 2006, la France comptait plus de 15 millions de porcs. Avec des techniques de production plus anciennes, il faudra une incitation financière pour arrêter cette tendance à la baisse. La prochaine baisse des prix entraînera très probablement une nouvelle série d’arrêts.