"Le fait que l'utilisation d'antibiotiques ait diminué de moitié en 10 ans n'a pas aggravé la position concurrentielle de l'élevage porcin", conclut le rapport "Économie de l'utilisation des antibiotiques dans les fermes néerlandaises" de l'Université de Wageningen.
Le rapport, commandé par le ministère de l'Agriculture, de la Nature et de la Qualité alimentaire, compare l'évolution du prix de revient aux Pays-Bas dans l'élevage porcin et avicole entre 2009 et 2017 avec celle à l'étranger. Pour la filière porcine, les coûts de production ont été comparés à ceux de 3 concurrents européens : Danemark (faible utilisation d’antibiotiques), l’Allemagne (principal marché d’exportation) et l’Espagne (forte utilisation d’antibiotiques).
La hausse des coûts
Les résultats de cette comparaison montrent que les coûts moyens de la production porcine aux Pays-Bas ont considérablement augmenté par rapport à d'autres pays. La position concurrentielle de l'industrie porcine néerlandaise s'est détériorée depuis 2013, mais les chercheurs n'ont trouvé aucune preuve d'un lien avec la réduction de l'utilisation d'antibiotiques. Selon les chercheurs, d’autres causes sont à l’origine du déclin de la compétitivité, comme le manque de résultats techniques. L'augmentation des coûts d'élimination du fumier n'est pas mentionnée.
L'Allemagne et le Danemark ont de loin le prix de revient le plus élevé et l'Espagne a actuellement le prix de revient le plus bas. Le prix de revient néerlandais est en moyenne supérieur d’un centime au prix espagnol. En 2017, les Pays-Bas ont pu rivaliser avec le prix de revient espagnol (par kilo de viande de porc). Les coûts des aliments pour animaux dominent dans le calcul du prix de revient. C’est l’explication la plus importante des différences.
Peur de la négativité
Selon l'Université de Wageningen, les parties prenantes craignaient qu'une réduction de l'utilisation des antibiotiques dans l'élevage ait un effet négatif sur la productivité et les résultats économiques des élevages. La conclusion de l'étude réfute ces craintes.
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