La crise du coronavirus a également un impact majeur sur le secteur de l'alimentation animale. En raison de l'épidémie, moins de bioéthanol est produit, ce qui affecte, entre autres, la ration alimentaire des élevages.
Selon le producteur d'aliments pour animaux Van Triest, la production d'éthanol chez ses fournisseurs a chuté de 50 % en raison des mesures gouvernementales liées au coronavirus. C'est pourquoi le producteur appelle ses clients à réduire de moitié la part Protibest dans la ration. Cette mesure est prise pour garantir que le stock de Protibest ne soit pas complètement épuisé. Van Triest indique que la restriction de production est valable au moins jusqu'à fin avril.
Jan Immink, représentant de Van Triest, indique qu'environ 100 voitures équipées de Protibest sont utilisées chaque semaine. Cela affecte donc certainement les rations d'un grand nombre d'élevages. Selon Immink, il s’agit désormais d’une question d’optimisation. Si la part de Protibest représente environ 10 %, elle doit être réduite à 5 %, les 5 % restants étant absorbés par d'autres produits riches en protéines comme le soja ou le blé.
Facteurs multiples
Jos Adriaans, spécialiste de l'élevage porcin chez Fransen Gerrits, indique que le problème ne se pose pas seulement à Van Triest. En général, moins de bioéthanol est produit. Selon Adriaans, plusieurs facteurs sont responsables de cette baisse. "L'approvisionnement en céréales est actuellement difficile. Cela est particulièrement vrai pour le blé français et allemand. Le prix du blé a également considérablement augmenté. De plus, le prix du pétrole a commencé à baisser, ce qui rend la production de bioéthanol moins attractive."
Toutefois, selon Adriaans, la production n’est pas la seule raison pour laquelle l’offre totale de concentrés de levure de blé a diminué. L’épidémie du coronavirus a également un impact sur d’autres niveaux d’activité. Par exemple, l’usine où est produit ProtiWanze est à l’arrêt. L'entretien était censé être effectué, mais en raison d'une maladie, le personnel manquait. Dans ce cas, le problème n’est pas le faible approvisionnement en bioéthanol.
D'autres produits doivent l'absorber
La part des concentrés de levure de blé dans la ration étant réduite, elle doit être absorbée par d'autres produits riches en protéines comme le soja. Adriaans ajoute que le remplacement ne constitue pas nécessairement un problème, mais que l'approvisionnement en matières premières est généralement plus difficile. "Non seulement le prix du blé a augmenté, mais celui du soja est également en hausse. L'alimentation animale devient donc à nouveau plus chère", explique Adriaans.
Adriaans indique également qu'il s'attend à ce que ce problème ne continue pas à se produire uniquement avec les concentrés de levure de blé. "Je m'attends à ce que les pommes de terre et les produits à base de pommes de terre suivent le même chemin. Actuellement, la production de pommes de terre a considérablement diminué parce que les ventes au secteur de la restauration ont cessé. Pour l'instant, nous devons attendre et voir."