Même si le nombre de porcs augmente à nouveau en Chine, les pénuries de viande vont persister pour le moment. Le ministère chinois de l'Agriculture craint une pénurie de viande au deuxième trimestre et un nouveau pic des prix du porc en septembre. Pourquoi est-ce comme ça ?
Les conséquences de la peste porcine africaine, qui n'est pas encore totalement maîtrisée, vont pour l'instant se poursuivre. Au premier trimestre, le pays a produit 10,3 millions de tonnes de viande de porc, soit une baisse de près de 30 %, selon ses propres statistiques. Le nombre de massacres a diminué du même ordre de grandeur, à 131 millions. Des chiffres sans précédent selon les normes européennes.
En outre, les importations de viande de porc ont (peut-être) diminué en raison de la crise du coronavirus. Comme les statistiques officielles des derniers mois font toujours défaut, il est difficile d’en estimer l’ampleur.
La consommation de viande augmente à nouveau
Depuis quelques mois, le cheptel porcin chinois affiche à nouveau des chiffres de croissance. En mars, selon les statistiques chinoises, le cheptel de truies a augmenté de 2,8 % et le nombre de porcelets de 7,3 %. Le nombre exact d’animaux n’est pas mentionné. Les mesures prises par la Chine pour stimuler la production semblent porter leurs fruits.
Toutefois, cette croissance ne suffit pas à freiner les prix du porc, estime le ministère de l'Agriculture. En effet, la consommation de porc est susceptible d'augmenter plus rapidement que la production, a déclaré Yang Zhenhai, haut responsable du ministère chinois de l'Agriculture, à l'agence de presse Reuters. On s’attend donc à ce que le prix du porc reprenne après une lente tendance à la baisse depuis mars. Le ministère s'attend à un pic de prix en septembre. Converti, le prix moyen du porc chinois a clôturé aujourd'hui (21 avril) à 4,31 € le kilo de poids vif. Fin février, le prix était brièvement inférieur à 5 €.
En raison de la pénurie croissante de viande, la Chine s'attend à ce que les importations de viande de porc atteignent 2,8 millions de tonnes cette année, soit une augmentation de 33 % par rapport à l'année record de 2019. Cette évolution offre des opportunités aux exportateurs européens de viande de porc qui se retrouvent seuls en raison des confinements. Le continent pourrait bénéficier d’opportunités de vente supplémentaires.
Une concurrence américaine féroce
Toutefois, la concurrence américaine est plus féroce que jamais. La vie publique est également paralysée aux États-Unis, ce qui freine la consommation de viande. Les exportateurs américains bénéficient également d’un avantage en termes de prix. Le prix du porc a chuté jusqu'à son plus bas niveau depuis 2002. Le prix de l'Iowa/Minnesota était de 0,71 $ le kilo à la mi-avril. Les entreprises européennes de viande telles que Vion et Tönnies se « plaignent » depuis quelques semaines de la forte concurrence américaine sur le marché chinois.