Sous la direction de la ministre allemande de l'agriculture Julia Klöckner, l'Allemagne montre la voie dans la stratégie européenne de bien-être animal. Jusqu'à présent, les États membres étaient autorisés à donner leur propre interprétation des directives de l'UE, mais cela restera-t-il le cas ?
Depuis des années, le ministère allemand de l'agriculture essaie d'élever les normes de bien-être animal au moyen d'un label de bien-être animal, qui est dirigé par l'État. Cela a conduit, entre autres, à une législation interdisant l'anesthésie locale pour la castration à partir du 1er janvier, alors que cela reste autorisé aux Pays-Bas pour le moment. Le gouvernement allemand veut également fixer des exigences pour le logement des porcs d'engraissement, qui ne sont pas encore la norme aux Pays-Bas. Klöckner veut également imposer des exigences de plus en plus strictes au transport d'animaux sur de longues distances, en particulier dans des conditions tropicales comme en août de cette année.
Îles de l'UE
La présidente du POV, Linda Janssen, a récemment souligné qu'il doit y avoir de la place pour une politique déterminée par les États membres eux-mêmes et non imposée par l'Union européenne. Mais le gouvernement allemand et le secteur de l'élevage allemand s'accordent à dire que les « îlots » de bien-être animal au sein de l'UE doivent disparaître.
Dans le même temps, on se rend également compte que le secteur allemand de l'élevage pourrait se tirer une balle dans le pied avec une législation allemande trop contraignante sur le bien-être animal. Par exemple, en limitant l'importation de porcelets allemands et danois à un point tel que le prix de revient des porcs de finition allemands augmentera fortement du fait de l'imposition de porcelets allemands. L'Association des propagateurs de porcelets du Schleswig Holstein d'Allemagne du Nord a récemment publié une déclaration à ce sujet.
Le gouvernement allemand se rend compte que la norme ne peut être relevée sans rendement supplémentaire pour l'éleveur. Cette prise de conscience a également été largement partagée au sein du Conseil européen des ministres de l'agriculture, comme cela s'est avéré le 1er septembre lors des consultations à Coblence, en Allemagne. Klöckner a également souligné lors d'une conférence de presse par la suite que l'Union européenne ne peut pas renforcer unilatéralement la norme de bien-être animal sans fixer les mêmes exigences pour la viande provenant de l'extérieur de l'Union européenne et ainsi se retirer du marché du commerce mondial. La position de Klöckner dans la politique européenne de bien-être animal est soutenue par le gouvernement français.
L'UE veut un meilleur respect des règles existantes
Après la réunion du conseil à Coblence la semaine dernière, le commissaire européen à l'agriculture, Janus Wojciechowski, a souligné la grande importance du respect des règles existantes. Le bien-être animal est certainement l'un des thèmes de sa stratégie européenne de la ferme à la fourchette.
Un examen de la réglementation actuelle en matière de bien-être animal est prévu pour 2023, mais Wojciechowski prévoit de procéder à cet examen plus tôt. En mettant l'accent sur le respect des règles existantes, l'UE adopte clairement une position différente de celle de l'Allemagne en matière de politique de bien-être animal, selon les analystes politiques.
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