Une combinaison de facteurs rend difficile la lutte contre la peste porcine africaine (PPA) sur le territoire européen. Il sera difficile d’arrêter la propagation vers l’ouest. C'est ce qu'affirme Zygmunt Pejsak, l'un des professeurs européens les plus expérimentés dans le domaine de la lutte contre la PPA.
Il dit cela dans une interview avec le site d'information pig333.com. Pejsak a dirigé pendant de nombreuses années l'Institut vétérinaire polonais, chargé du contrôle des maladies animales. Il indique que même si la propagation est assez lente, elle finira par s’étendre plus à l’ouest. Il estime donc probable que des pays comme la France et le Luxembourg ne parviendront pas à contenir le virus à long terme.
La somme des facteurs rend l’approche difficile
Les épidémies actuelles de PPA en Europe semblent plus difficiles à contrôler que lors de la précédente introduction européenne de la PPA dans les années 60. C’est une somme de facteurs qui rendent le contrôle plus difficile cette fois-ci.
Pejsak souligne, entre autres, le nombre de sangliers nettement plus élevé en Europe qu'à l'époque. Les grandes surfaces arables permettent également aux porcs de disposer de suffisamment de nourriture presque toute l'année, ce qui garantit une mortalité réduite. De plus, les humains sont devenus moins un ennemi car les chasseurs chassent moins les animaux, faute de temps. En outre, la variante actuelle du virus, apparue pour la première fois en Géorgie en 2007, est plus contagieuse et plus pathogène que la variante de l’époque.
Le virus fait la course à quelques kilomètres par mois
Selon Pejsak, les calculs montrent que dans des circonstances normales, le virus parcourt trois à cinq kilomètres par mois. Selon lui, les augmentations majeures du virus sont provoquées par l’action humaine.
Pour arrêter la propagation, Pejsak mentionne d’abord trois choses qui doivent être abordées. Tout d’abord, il évoque l’importance d’une population de sangliers plus réduite en Europe. De plus, des mesures strictes de biosécurité doivent être respectées dans tous les élevages porcins d’Europe. Même si cela se produit souvent dans les grandes exploitations, il est également important que les petits élevages porcins prennent toutes les mesures possibles. Troisièmement, « l’agriculture de basse-cour » doit être interdite. Selon lui, élever des animaux comme passe-temps se fait sans que les éleveurs de porcs aient la moindre connaissance en matière de biosécurité. Il qualifie ce type d'emplacements de « risque réel ».
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