La Chine a lancé une enquête dite antidumping sur l'importation de porc et de morceaux de porc en provenance de l'Union européenne (UE). Le pays avait déjà menacé de le faire, en réponse aux droits d'importation que l'UE a introduits sur les voitures électriques en provenance de Chine.
Cette nouvelle étape dans les tensions commerciales entre les deux blocs commerciaux pourrait à terme conduire à des restrictions aux exportations de viande de porc européenne vers la Chine. L'enquête, qui a débuté aujourd'hui (lundi 17 juin), selon divers médias, porte sur toute la gamme des produits à base de viande de porc. Donc à la fois la viande et les parties telles que les vessies, les estomacs, les oreilles, le nez et les pieds.
Selon le ministère chinois du Commerce, l'enquête a débuté après que les commerçants locaux ont soumis une demande. Limiter les exportations européennes vers la Chine pourrait être préjudiciable à la chaîne du porc dans l’UE. L’UE exporte chaque année pour plus de 3 milliards de dollars de viande de porc (morceaux) vers la Chine. L'Espagne, en particulier, est un fournisseur majeur et fournit environ la moitié de la valeur de ces exportations.
Perturber gravement le marché du porc
Les restrictions sur les exportations vers la Chine pourraient sérieusement perturber le marché européen du porc, ce qui pourrait entraîner une augmentation des stocks et donc une baisse des prix. La Chine est très importante pour la valeur carrée européenne du porc, car le pays achète de nombreuses parties pour lesquelles il y a peu de demande sur le marché européen. Par ailleurs, les acteurs européens de la filière porcine ne semblent pas avoir à craindre des restrictions à l'exportation à court terme. La Chine a indiqué que l'enquête devait être achevée d'ici un an, soit avant le 17 juin 2025. Si nécessaire, cette période peut être prolongée de six mois supplémentaires. Bien entendu, cela dépend en grande partie de l’évolution des tensions politiques entre les deux principaux blocs commerciaux dans la période à venir.
Outre le porc, les produits laitiers de l'UE sont également visés par une enquête antidumping chinoise.