En 2025, cela fera exactement cent ans que le prédécesseur de l'actuel Vion commençait à abattre des porcs. Un siècle plus tard, cela devrait être l'occasion d'un anniversaire, mais la question est de savoir s'il y a de la place pour une fête dans le groupe en crise. 2025 sera l’année de la vérité puisqu’il faudra refinancer Vion. La question est cependant de savoir si cela réussira, car les risques de financement augmentent. Quelque chose que Vion elle-même doit également reconnaître.
- Vion doit être refinancé l'année anniversaire 2025, et les perspectives ne sont certainement pas favorables
- Le processus de transition est en retard
Chez Vion, structurellement, plus d'argent sort de l'organisation qu'il n'en entre, ce qui, selon le groupe de viande, est largement dû à la hausse des prix d'achat et à l'inflation des salaires. C'était la semaine dernière déjà connu que l'entreprise a subi une perte importante de plus de 90 millions d'euros l'année dernière. Et le rapport annuel publié cette semaine montre qu'il y aura également un flux de trésorerie négatif de 2023 millions d'euros à fin 25,5. Il s’agit d’une dégradation significative par rapport à l’exercice précédent (2022), où il y avait encore un cash-flow positif de 39,7 millions d’euros. Si la situation actuelle perdure, cela pourrait entraîner des problèmes de paiement.
Un fonds de roulement supplémentaire a un prix
Pour l'instant, Vion peut éviter de graves problèmes de liquidités tout simplement en mobilisant un fonds de roulement supplémentaire. Vion dispose à cet effet d'une ligne de crédit exceptionnelle de 250 millions d'euros auprès d'une organisation faîtière de banques, dont ABN Amro, Deutsche Bank et Rabobank. Par ailleurs, Vion dispose d'une ligne de crédit supplémentaire de 75 millions d'euros en Allemagne. Sur les 250 millions d'euros, 145,9 millions d'euros avaient été utilisés à la fin de l'année dernière. Il s'agit d'une augmentation de pas moins de 94,6 millions d'euros par rapport à l'exercice précédent. Toutefois, l’utilisation d’un fonds de roulement supplémentaire n’est pas sans risques et a également un prix. Les charges d'intérêt ont considérablement augmenté en raison de la hausse des taux Euribor, sur lesquels sont basés les prêts. Le taux d'intérêt a augmenté de plus de 3 points de pourcentage l'année dernière pour atteindre une moyenne de 4,69 %. Selon Vion, le risque de taux d'intérêt sur ce prêt est en partie couvert par un plafond de taux d'intérêt inconnu.
Juste au-dessus de la zone dangereuse
En raison de la capacité de travail supplémentaire, les capitaux propres du groupe se sont évaporés de 94,8 millions d'euros l'année dernière pour atteindre 276,4 millions d'euros. En conséquence, la solvabilité de l'entreprise s'est encore détériorée à 26 %, ce qui se situe juste au-dessus de la zone de danger. Ce sont des chiffres très inquiétants pour l’entreprise. Vion lui-même indique également qu'il existe des risques concernant la continuité. Cela est principalement dû au refinancement des dettes. La ligne de crédit de 2025 millions d'euros arrive à échéance en décembre 250. En principe, cela peut être étendu à l’organisation faîtière bancaire susmentionnée, comme cela s’est produit en 2020. Toutefois, les risques seront ensuite réexaminés. Trois facteurs sont ici importants : la situation financière de l'entreprise, ses perspectives sur le marché et sa réputation.
Le processus de refinancement débutera début 2025. Vion semble totalement dépendante des prêteurs externes, l'actionnaire ZLTO ne semblant pas suffisamment solide financièrement pour jouer un rôle significatif. Cela signifie que Vion doit rapidement entrer dans des eaux plus stables pour éviter une situation pire. Il n’est pas vrai que Vion n’ait pas pris de mesures pour inverser la tendance. Comme on le sait, l'entreprise souhaite quitter l'Allemagne par étapes, où les coûts dépasseront les bénéfices pendant des années. Selon la direction actuelle, Vion limite les risques de refinancement avec cette étape.
En avance ou en retard ?
Il est frappant que Vion ait indiqué dans le communiqué de presse de la semaine dernière que le processus de transformation est en bonne voie. Cependant, dans son rapport annuel, Vion indique que la transformation est en retard par rapport aux prévisions. Par ailleurs, le rapport annuel indique également qu'une nouvelle diminution du cheptel continuera de peser sur les résultats futurs, ce qui est un mauvais signe pour les chiffres de l'exercice en cours. Vion est aux prises avec une surcapacité dans les abattoirs, non seulement en Allemagne, mais aussi aux Pays-Bas, alors qu'une nouvelle diminution du cheptel porcin est imminente. En d’autres termes : si Vion a fermé la porte en Allemagne, les problèmes ne seront pas résolus d’un coup. D’autant plus que la peste porcine africaine constitue également une menace très réelle aux Pays-Bas.
Le processus de refinancement est un facteur crucial pour l'avenir stable de Vion. Ce sera de loin la tâche la plus importante de la nouvelle direction qui prendra ses fonctions l'année prochaine - lorsque Vion fêtera son centenaire - même si aucun sang neuf n'entrera dans l'organisation. Le directeur financier actuel Tjarda Klimp promu PDG. L'avantage est qu'elle connaît les problèmes comme personne et peut donc réagir rapidement. Même s'il faut se dépêcher, Vion semble particulièrement dépendant de la clémence des banques. Quoi qu’il en soit, les dettes élevées continueront de hanter Vion dans les années à venir.