Lors de l'Assemblée Générale du COV (Organisation Centrale du Secteur de la Viande) qui s'est tenue hier à Kamerik, la nouvelle présidente Manon Houben a fait sa première apparition. Pour inspirer un nouveau cours, l'ancien ministre de l'Agriculture Cees Veerman a expliqué comment l'attitude de la société envers le secteur de la viande a changé au fil des ans et comment le secteur devrait y faire face. « Le secteur de la viande doit être moins défensif. »
La réunion a marqué la nomination du nouveau Président du COV Manon Houben. Elle est la première femme présidente du club et se présente clairement comme une experte du marché, bien qu'elle soit vétérinaire de formation. Ces dernières années, Houben a été active en tant que responsable de programme Chain Concepts chez Van Loon Group, où elle dit avoir appris que le côté demande est décisif. Elle était enthousiaste à l’idée de ce poste car elle était impressionnée par la chaîne de boucherie néerlandaise. Elle espère empêcher notre pays de devenir dépendant de l’étranger. Son discours s’est limité à un tour d’introduction, mais elle partagera certainement sa vision de fond plus tard.
L’accent a été mis principalement sur l’orateur principal qui s’est penché sur le passé et a essayé d’en tirer des leçons. Il y a vingt ans, il participait aux événements du COV en tant que ministre de l’époque. Il a décidé de réfléchir aux évolutions des deux dernières décennies.
L'image est inclinée
Veerman reconnaît que la manière dont l’agriculture est perçue a considérablement changé. Peu après la guerre, le gouvernement a décidé de stimuler vigoureusement la production agricole sous le slogan « plus jamais la faim ». L'Université de Wageningen et les comités de produits ont joué un rôle de plus en plus important dans ce domaine, en mettant l'accent sur les solutions techniques. La prospérité a rapidement progressé et l'esprit d'entreprise s'est fortement développé. Dans les années 90, cependant, cette image a commencé à changer. Les articles critiques sur l'élevage se sont multipliés dans les médias, ce qui a modifié l'opinion publique. L'agriculture correspondait de moins en moins à l'expérience de nombreux citoyens et le scepticisme à l'égard des solutions purement techniques s'est accru », explique Veerman.
Cees Veerman
Selon lui, la nouvelle façon de considérer l’agriculture et la nature est irréversible. Il estime que les tentatives des partis pour changer cette attitude au sein de l’opinion publique sont peu utiles. Alors que les humains du monde occidental étaient traditionnellement considérés comme les maîtres de la nature, cette vision est aujourd'hui remise en question, notamment en milieu urbain. On se demande de plus en plus si les humains ont le droit de tuer des animaux ou de manipuler la nature. On peut expliquer aux gens qu'il est efficace pour les animaux de produire plus de viande avec moins de fourrage, mais beaucoup ont du mal à accepter la réalité de la production alimentaire moderne. Selon Veerman, les préoccupations concernant le climat ne sont pas une mode passagère et le problème du fumier ne peut pas être « éludé par le lobbying », car ce débat dure depuis quarante ans.
Pour engager une conversation
Les visions conflictuelles deviennent de plus en plus intenses, note l'ancien ministre. En politique aussi, partisans et opposants s’opposent de plus en plus. Ces dernières années, cette tendance s’est accélérée. Selon Veerman, le député D66 Tjeerd de Groot a définitivement gâché le débat en préconisant de réduire de moitié le cheptel. « Depuis lors, les gens ayant des opinions différentes ne se parlent presque plus. »
Selon Veerman, c’est là que réside le cœur du problème. Il appelle donc le secteur de la viande à engager à nouveau des discussions avec toutes les parties concernées. « Il faut davantage de coopération au sein du secteur, même si cela peut parfois s’avérer difficile sur le plan commercial. » En outre, le secteur doit abandonner son attitude défensive, engager un dialogue avec les ONG et partager ouvertement ses ambitions et ses préoccupations mutuelles. « Ce ne sera pas facile et, à court terme, cela ne donnera probablement guère plus que des discussions tendues et ardues. Néanmoins, cette approche est la seule façon de reprendre le contrôle de l'avenir du secteur. » Veerman voit des opportunités : selon lui, le label de qualité Better Life montre que la collaboration est bel et bien possible.