intérieur L'intérêt

Nouveau patron de la BCE en tant qu'Alice au pays des merveilles monétaires

6 Septembre 2019 -Edin Mujagic

Dans le conte de fées moderne Alice au pays des merveilles, la fille Alice tombe dans un terrier de lapin après avoir poursuivi un lapin blanc qui parle. Après une longue chute, elle se retrouve dans un monde de conte de fées, où elle vit toutes sortes d'aventures incroyables avant de se réveiller dans le monde normal. Comme Alice, la Banque centrale européenne (BCE) est tombée dans un trou monétaire il y a quelque temps, où la banque connaît pas mal d'absurdités.

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Tout comme Alice, la Banque centrale européenne (BCE) est tombée il y a quelque temps dans un trou monétaire, où elle vit de nombreuses choses absurdes. Cependant, le moment du réveil semble encore loin. Cette conclusion peut être tirée après la comparution de Christine Lagarde, la future successeure de Mario Draghi à la présidence de la BCE, au Parlement européen jeudi 5 septembre. Elle était là pour répondre aux questions des membres du comité économique et monétaire.

La politique sera-t-elle différente ?
Puisqu’elle est nommée pour une période de 8 ans, la question pertinente est de savoir quelle est la probabilité que la politique de la BCE sous Lagarde s’écarte de celle sous Draghi. Après sa prestation au Parlement européen, on peut en dire quelque chose avec plus de certitude. Bref, elle poursuit la ligne de Draghi. Lagarde n’a émis aucune critique sur la politique de la BCE sous son prédécesseur. En fait, elle en fait l’éloge. Donc : toujours la même chose.  

Ce qu’elle a dit, c’est que la BCE n’a pas atteint un plancher avec ses taux directeurs aux niveaux actuels. En d’autres termes : ces taux d’intérêt, qui sont désormais de 0% et -0,4%, peuvent être encore abaissés. La question de savoir si Lagarde utilise cet espace pour baisser davantage les taux d’intérêt dépend du fait qu’elle soit une banquière centrale qui penche vers des taux d’intérêt plus bas ou plus élevés. Est-ce une colombe ou un faucon ? Pour le décrire en termes familiers.

Pas moins de trois questions ont donné à Lagarde l'occasion de montrer clairement ses plumes. Les voici: 1. Que pense-t-elle des critiques selon lesquelles la politique de la BCE aurait des effets secondaires négatifs? 2. Dans quelles circonstances la banque augmentera-t-elle les taux d’intérêt ? 3. Qu'en est-il du calendrier et de la séquence de normalisation de la politique de la banque ?

Surveiller les effets secondaires
Lagarde estime qu’il est important de surveiller de près les effets secondaires négatifs des mesures prises à l’avenir. Ce seront des conversations amusantes avec l’homme ordinaire. Lagarde dit vouloir le faire avec la BCE, car la banque travaille pour le grand public. Cependant, une grande partie de ces « gens ordinaires » ne se soucient pas de savoir si ces effets secondaires négatifs se produiront, mais se plaignent depuis longtemps que ces effets secondaires se sont déjà produits et éclipsent les effets positifs.

En réponse aux critiques sur la politique de taux d’intérêt bas, Lagarde ne va pas plus loin que quelques platitudes bien connues. À propos de l'objectif principal de la BCE, à savoir que cette politique ait empêché la déflation et stimulé la croissance. Même si tout cela est peut-être vrai, le fait qu'elle n'ait même pas pris la peine de dire qu'elle comprend les critiques en dit long. Pour elle, c’est apparemment tout simplement un non-sens et un non-sens.

Cela contient également un indice important sur le modus operandi de Lagarde-BCE. Si vous prétendez simplement que la mesure monétaire est pire, alors apparemment, tout est permis. "Les mesures non conventionnelles de la BCE peuvent être étendues et élargies si nécessaire", a déclaré Lagarde. 

La normalisation des politiques n’est pas un problème
Interrogée sur le calendrier et la séquence de la normalisation politique, Lagarde s’est limitée à dire que la normalisation politique n’était pas à l’ordre du jour pour le moment. Très bien, mais tout bien considéré, une telle réponse est indigne d’un banquier central. Cela implique le mépris de la part du Parlement qui ne regarde pas plus loin dans l’avenir et n’indique pas comment la normalisation politique peut se poursuivre. A moins qu’elle estime que la politique n’a plus besoin d’être normalisée.

Mais ce qui m’a le plus plu, c’est sa réponse à la question dans quelles conditions le taux d’intérêt peut augmenter. Les modifications des taux d'intérêt « ne devraient pas devenir une source d'effets perturbateurs ». Chère Madame Lagarde, ce sont des changements de taux d’intérêt ! Et certainement des augmentations, toujours et surtout si elles surviennent après une décennie de baisse des taux d’intérêt ou d’intérêt à 0 % ! Si l’on ne permet pas aux hausses de taux d’intérêt d’avoir trop d’effet (le critère devient la décision de rendre ou non l’emprunt plus cher), alors on ne s’attend pas à des hausses de taux d’intérêt dans la zone euro avant très longtemps.  

Au total, il semble que nous aurons affaire à un président de la BCE jusqu’en 2027 qui ne brisera pas la tendance de l’ère Draghi. Alice au pays des merveilles s'inscrit dans le genre de la littérature absurde, une forme de littérature dans laquelle sont décrits des personnages et des situations qui n'ont rien à voir avec la réalité. Je crains que Lagarde ne nous entraîne dans un pays des merveilles monétaires, dans lequel toutes les situations et mesures absurdes sont une réalité. 

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