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L'euro plus cher ne dérange pas la BCE

11 Septembre 2020 -Edin Mujagic

Le conseil d'administration de la Banque centrale européenne (BCE) a décidé hier (jeudi) de maintenir ses taux directeurs inchangés. Avec comme principal taux d'intérêt, le taux refi, toujours à 0%. Que dit la présidente de la banque Christine Lagarde à ce sujet ?

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Les investisseurs, les économistes et les analystes attendaient sa déclaration avec impatience, compte tenu également de la récente hausse de la valeur de l'euro. Sa valeur a augmenté de plus de 10 % par rapport au dollar américain depuis juin, ce qui constitue un véritable mouvement sur le marché des devises. En plus d’être un mouvement décent, c’est aussi un mouvement important.

Si l’euro devient plus cher, cela réduira la croissance économique et l’inflation. La croissance est freinée parce que les produits fabriqués dans la zone euro deviennent plus chers à l’étranger, exprimés en dollars. La zone euro exporte beaucoup. L'inflation subit une pression à la baisse parce que les produits importés par la zone euro, comme le pétrole, deviennent moins chers en euros. C’est un problème pour la BCE, car elle travaille dur depuis longtemps pour stimuler à la fois la croissance et l’inflation.

Action sur la valorisation
Cependant, il est apparu clairement dès les premières secondes de la conférence de presse que la banque n'avait pas l'intention de faire quoi que ce soit contre la hausse de la valeur de l'euro (par exemple en faisant allusion à une politique monétaire encore plus souple, ce qui rendrait la monnaie moins attrayante). ). Lagarde a déclaré qu'il y avait des signes d'un fort rebond de l'activité économique depuis juillet. Et il ne s’agit pas exactement d’un travail préparatoire à l’annonce d’une politique plus large.

En revanche, la dynamique du secteur des services, qui représente de loin la plus grande partie de l’économie, s’est quelque peu affaiblie récemment. Et l’incertitude quant à la suite de la reprise économique reste élevée. En d’autres termes : c’était une histoire de « il n’y a ni gel ni dégel ». Mais il y avait une autre raison pour laquelle la BCE n’a fait aucun effort pour utiliser des mots spécifiques pour dissuader l’euro.

Changement de valeur de l'euro
Il est vrai que les variations de la valeur de l’euro affectent l’inflation. Toutefois, cet effet est faible dans des circonstances économiques normales et se produit également avec un retard considérable. Si la valeur de l’euro change, il faut généralement un an pour que l’effet se traduise en inflation. Cet effet, selon les recherches menées par la BCE elle-même, correspond à une inflation inférieure d’environ 0,1 point de pourcentage pour chaque augmentation de 1 % de la valeur de l’euro après un an. Mais cette augmentation de valeur doit être à long terme, c’est-à-dire durer plus de 3 mois environ. On ignore totalement si la récente hausse de la valeur de l’euro permettra de répondre à cette exigence. Également pour la BCE.

En outre, les recherches montrent que l’effet de la variation de la valeur de l’euro sur l’inflation s’affaiblit avec le temps. Il est donc fort possible que l’effet final sur les prix dans la zone euro s’avère plus faible que ce à quoi on pourrait s’attendre sur la base du passé.

Profonde récession, forte reprise
En 2020, l’économie est entrée dans une profonde récession à cause du coronavirus, ce qui signifie presque par définition que la reprise sera relativement forte. Comparez cela au rebond d’une balle que vous lancez d’une hauteur de 15 : elle rebondira assez haut.

La BCE s'attend à une croissance de l'économie de la zone euro de 8 %, après une contraction de 5 % cette année. La croissance économique augmente également généralement l’inflation. En conséquence, il est tout à fait possible que la pression à la hausse sur les prix au cours de ce trimestre neutralise et dépasse la pression à la baisse due à la récente appréciation de l’euro. 

C'est également ce que suppose la BCE, qui prévoit une hausse de l'inflation à moyen terme. La banque prévoit une dépréciation monétaire de 0,3% cette année, 2021% en 1 et 2022% en 1,3. Veuillez noter que lors de ces estimations, le niveau actuel en euro/dollar a déjà été supposé. Ce n’est donc pas comme si cet effet devait encore apparaître dans les estimations.

Continuez à acheter des obligations
Compte tenu de toutes les incertitudes et des estimations concernant la croissance et l’inflation dans les années à venir, il est logique de s’attendre à ce que la banque maintienne pendant tout ce temps ses taux d’intérêt à 0 % et continue d’acheter des obligations d’État et d’entreprises.

La BCE vise une inflation annuelle inférieure mais proche de 2 %. L’inflation attendue de 1 % l’année prochaine et de 1,3 % en 2022 est clairement inférieure, mais pas proche, à 2 %. En d’autres termes : la banque doit continuer à fournir des incitations adéquates pour augmenter suffisamment les prix dans les années à venir. En fait, je pense qu’il est probable qu’ils parviendront cette année à la conclusion qu’il faut davantage de stimulation. Il est alors évident d’augmenter le programme de rachat d’obligations de plusieurs centaines de milliards.

Rachat de titres de créance
Cette stimulation signifie que la banque non seulement maintient le taux d'intérêt à 0% pour les années à venir, mais qu'elle achète au moins jusqu'à la fin de cette année des titres de créance des pays de la zone euro pour près de 60.000 XNUMX euros par seconde.

Enfin : il y a une nouvelle à annoncer après avoir écouté la conférence de presse de Lagarde. Lagarde, qui n’était pas à l’origine une économiste monétaire, est en train de devenir peu à peu au moins une véritable banquière centrale en termes de communication. Elle a montré qu'elle maîtrise de plus en plus l'art d'utiliser de nombreux mots, mais sans répondre aux questions. Ou même ne pas répondre du tout à la question.

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