Le remplissage des stockages de gaz européens est en avance sur le calendrier et le prix du gaz a reculé cette semaine. Néanmoins, le marché du gaz reste tendu. L'approvisionnement défaillant de la Russie reste le sujet brûlant.
La cotation du gaz sur le TTF a culminé le vendredi 26 août à 339,20 €/MWh. C'est un record absolu. Cette semaine, le prix du gaz a déjà baissé d'un quart, à l'heure où nous écrivons, le TTF s'établit à 254 € par MWh. C'est encore 50 € de plus qu'au début du mois d'août et même plus de 150 € de plus qu'en avril, mai et juin.
La grande nouvelle sur le marché du gaz est l'arrêt de l'approvisionnement de l'UE par la Russie via le Nord Stream. La compagnie gazière d'État Gazprom affirme que l'arrêt est nécessaire pour l'entretien de l'usine. Les travaux dureront trois jours, après quoi le pipeline pourra être remis en service. Ces dernières semaines, seuls 20 % de la capacité disponible étaient utilisés. Selon l'UE, il n'y a aucun problème technique, mais Moscou utilise cela comme une excuse pour utiliser le gaz comme levier politique et comme contre-réaction aux sanctions de l'Occident contre la Russie. Les résultats de Gazprom ne déçoivent pas. Alexey Miller a déclaré aujourd'hui que les résultats du premier semestre 2022 surpassaient ceux de l'année dernière.
Les stocks complets n'offrent aucune garantie
Les installations de stockage de gaz dans l'UE sont remplies à environ 80 %. De cette façon, les États membres sont en avance sur la planification de la Commission, qui avait pour objectif de remplir les marges à 80 % d'ici novembre. Le danger d'une pénurie de gaz n'a pas encore été écarté. Selon Aurora Energy Research, l'UE peut aller jusqu'à 3 mois avec un stockage entièrement rempli. L'économie d'énergie reste donc la devise. Les calculs du modèle d'ICIS montrent que même dans un scénario d'hiver moyen et d'un certain approvisionnement en gaz en provenance de Russie, les stockages pourraient être vides d'ici mars, selon Reuters. En raison des prix élevés du gaz, des économies sont réalisées sur le gaz, mais cela vise principalement le court terme. Les usines ont arrêté leur production en raison des prix élevés de l'énergie. L'industrie des engrais en est peut-être l'exemple le plus extrême. À long terme, l'arrêt de la production n'est pas une option et d'autres moyens de soutenir la production dans les secteurs à forte intensité énergétique doivent être recherchés.